Toun'n Toba: zombie walk
Le français progresse? Merci l'Afrique! (deux articles)
Pour le moment, le nombre de personnes parlant le français dans le monde est estimé à 200 millions, ce qui en fait, quantitativement, la 9e langue parlée dans le monde.
Sur ces 200 millions, la moitié (96,2 millions) vit en Afrique et ce continent est, de loin, le principal réservoir de progression.
L'alphabétisation croissante des Africains et leur dynamisme démographique permettent d'envisager 700 millions de francophones dans le monde en 2050, selon les projections.
Cependant, cet essor programmé est fragile, car en Afrique le français est partout seconde langue: les enfants l'apprennent à l'école et non dans leurs familles. Un changement de politique au niveau de l'État peut réduire l'expansion du français.
Lire la suite iciRÉGRESSION DANS LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
La régression est aussi patente dans toutes les organisations internationales et sur leurs sites, même quand le français y est langue officielle ou langue de travail. Ainsi, constate Alexandre Wolff, responsable de l'Observatoire de l'OIF, seulement 15% des textes de la Commission européenne de Bruxelles sont émis initialement en français et servent ainsi de base de discussion avant traduction.
Dans les instances de l'ONU, à Genève, ajoute-t-il, 90% des textes sont d'abord rédigés en anglais. A toutes ces organisations ainsi qu'à certains de ses pays membres comptant relativement peu de francophones, l'OIF tente d'imposer un "vade-mecum", rappel à la diversité culturelle timidement suivi d'effet, souvent faute de moyens.
Dans ses projections, l'OIF anticipe que l'Afrique, où vivent déjà environ la moitié des francophones du monde, en regroupera en 2050 environ 85%, sur 715 millions de locuteurs, toujours en vertu de son dynamisme démographique. Et à condition que la scolarisation continue de progresser sur ce continent et que le français y demeure une langue enseignée (le Rwanda a, lui, opté pour l'anglais).
Lire la suite iciSaïdou Abatcha, conteur camerounais
(reblog de All Eyes On...)
Lettre à l'ami retrouvé
«Salut Carl,
Content de te retrouver ici. Actuaire? Profession intéressante. Est-elle aussi lucrative qu'on le dit?
Plutôt que de te dire ce que je fais ( va voir LinkedIn) ou de te parler de mes amis etc. ( retrouve-moi sur Facebook pour cela), j'aimerais te raconter ma journée. Ce dimanche, je me suis levé à 9h pour passer du temps avec les miens. Il fait beau en cette journée de fin d'octobre et j'ai hâte de sortir pour en profiter. Nous prenons un délicieux petit déjeuner, des omelettes et des tartines, et nous nous apprêtons aussi vite que nous pouvons.
Le campus de l'Université du Manitoba était un endroit où j'avais peur de me rendre, mais aujourd'hui je conduis sans problème. Les complications du trajet se sont effacées devant la passion de ce qui me mène vers le campus. Le chemin se déroule petit à petit, et je prends bien soin de conduire à la vitesse limite, celle que préfère ma famille. En route, nous rions de mes appréhensions du passé et de mon mauvais sens de l'orientation puis nous arrivons enfin à destination: le Centre Frank Kennedy, le nouveau gymnase de l'université. J'y rejoins sept autres personnes, membres d'un projet particulier, le "Projet 10", mon équipe de basket ball. Non, je n'ai pas arrêté de jouer.
Nous avons une heure d'avance et je peux m'échauffer tranquillement en jetant un coup d'oeil de temps en temps sur les deux équipes actuellement en lice: j'aimerais en apprendre plus sur les joueurs et conserver cette information en mémoire pour nos prochaines rencontres. Peu à peu, mes coéquipiers arrivent et se changent: Patrick, Muuxi, Kip, Ian, Josh, Brett et Kevin. C'est déjà le temps de s'échauffer.
17h37. Assis devant mon ordinateur, je me rappelle encore du match et je t'écris. Jouer au basket me permet de me sentir moins loin à Winnipeg où je fais de moins en moins d'activités qui "sont" moi. Le match s'est bien déroulé, nous en sommes sortis confiants et nous nous sommes bien amusés. Nous avons perdu de sept points, un progrès considérable, considérant qu'il y avait une différence de 37 points à la fin de notre premier match il y a cinq semaines. Équipe formée principalement d'"électrons libres", nous devions apprendre à nous connaître. Nous avons des styles de jeu très différents, de fortes individualités et des joueurs moyens. Nous nous améliorons donc.
Voilà ce que dont nous aurions parlé aujourd'hui si, ami, nous habitions la même ville. Mais ce n'est pas le cas et ce quotidien, je dois te l'écrire. Parle-moi de toi, Carl, et raconte-moi un bout de ce "au jour le jour" que je perds chaque jour parce que je suis loin de toi.
Amicalement,
*Prénom fictif d'un ami réel.
Croissance de la population 2- Autochtones
Un article du Times Colonist a attiré mon attention cette semaine. Si on parle des difficultés auxquelles font face les immigrants et si le nomade global que je suis est intrigué par l'accueil et l'intégration des migrants de ce monde et leur transition de « nomade » à « indigène », je me rends compte que la question des indigènes mêmes de ce pays, les « autochtones », n'est pas résolue. Ceux qui étaient là avant même ceux qui nous accueillent aujourd'hui, sont encore en mode revendication et ne sont vivent pas en paix. Habitant au Manitoba (la Terre de Manitou, "Manitou-ah-bé"), je suis encore plus directement témoin des problèmes de ce groupe ethnique : violence, alcoolisme, drogue, chômage et j'en passe.
Les autochtones sont encore considérés comme une minorité. Bientôt, il s'agira de majorité visible comme en témoignent les chiffres. Ils forment la plus grande proportion de la jeunesse canadienne, mais aussi la part de cette jeunesse la plus susceptible de ne pas compléter ses études. L'avenir du pays serait-il donc en danger? « If the future of a country is its youth, then Canada's future is increasingly aboriginal. Canada's aboriginal youth population is growing at three times the national average. »
Pour la suite: http://www.timescolonist.com/opinion/Canada+future+depends+aboriginal+youth/3630083/story.html?cid=megadrop_story#ixzz12DFvslZo
Croissance de la population 1- Minorités visibles
À l'approche du recensement 2011, il est intéressant de se pencher sur les projections des chiffres de l'immigration et de voir combien de nomades globaux et de "duraliens", sont supposés avoir fait le voyage entre 2001 et 2017. Voici quelques faits saillants extraits d'une étude de Statistique Canada (1):
"• Selon les scénarios considérés pour les présentes projections, le Canada pourrait compter entre
6 313 000 et 8 530 000 personnes de minorités visibles en 2017. Il s’agirait d’une augmentation
de 56 % à 111 % par rapport à 2001, où leur nombre avait été estimé à environ 4 000 000.
• La population qui ne s’identifie pas à un groupe de minorités visibles devrait continuer de croître, mais à un rythme beaucoup plus lent que la population de minorités visibles (augmentation entre 1 % et 7 % entre 2001 et 2017).
• En 2017, environ un Canadien sur cinq (entre 19 % et 23 %) pourrait être de minorités visibles selon les scénarios des présentes projections. En 2001, ils étaient 13 % à s’identifier à l’un ou l’autre des groupes de minorités visibles définis par la Loi sur l’équité en matière d’emploi.
• Selon le scénario de référence, la population des immigrants pourrait compter 7 686 000 personnes en 2017. Les immigrants représenteraient ainsi 22,2 % de la population du Canada, soit l'équivalent du niveau le plus élevé à avoir été observé au vingtième siècle, à savoir 22 % environ entre 1911 et 1931. Les immigrants représentaient environ 18 % de la population du Canada en 2001."
Il est également intéressant de noter que cette immigration est plus jeune que la population actuelle. La même étude révèle que "Avec un âge médian de 35,5 ans, et malgré une tendance au vieillissement, la population de minorités visibles devrait demeurer plus jeune que le reste de la population (âge médian de 43,4 ans) en 2017."
Les questions d'intégration de ces nomades globaux devenus indigènes du Canada m'intriguent. J'attends vos commentaires.
(1) Source: Statistique Canada (2006) "Projections de la population des groupes de minorités visibles, Canada, provinces et régions 2001-2017"
des inégalités sociales aux États-Unis
Il y a quelques heures le jeune père que je suis abordais la question du congé parental avec un ami qui vit aux États-Unis. Au Canada, il est possible pour les parents de partager jusqu’à un an de congé parental. La mère a l’exclusivité des 17 premières semaines tandis que le père peut partager autant des 35 semaines restantes avec elles. Aux USA, la mère a droit à six semaines de congé après l’accouchement. Nous n’étions pas sûrs des congés accordés au père. (Il faut noter que les grandes compagnies sont plus généreuses en termes de vacances annuelles accordées à leurs employés, de quatre à six semaines pour commencer, ce qui peut compenser. Mais combien de personnes travaillent-elles dans des grandes compagnies?)
Les auteurs d’un rapport intitulé « A Century Appart » qui parle du projet de développement humain américain concluent qu’il « est sans doute trop tard pour aider la génération qui vient d'arriver à l'âge adulte, mais (qu’) un débat s'impose à savoir combien de générations l'Amérique est prête à sacrifier.» Leur rapport souligne des faits aussi intrigants qu’intéressants :
- 1 % des familles les plus riches possèdent un tiers de la richesse américaine et les 10 % les plus riches possèdent 71 % de la richesse;
- à l'autre extrémité, 60 % des familles possèdent seulement 4 % de la richesse;
- la mortalité infantile aux États-Unis est au même niveau qu'en Croatie, à Cuba, en Estonie et en Pologne;
- Les hommes asiatiques vivent en moyenne 83,6 ans, alors que les Américains d'origine africaine vivent en moyenne 69,4 ans, soit 14 ans de moins. Il s'agit d'une espérance de vie plus basse qu'au Vietnam, qu'en Iran ou qu'en Syrie;
- Environ 50% des Américains d'origine asiatique possède un diplôme universitaire, contre 30 % pour les Blancs, 17 % pour les Afro-Américains, 14 % pour les Autochtones, 12 % pour les hispanophones.
On parle souvent des disparités entre les pays et les continents, et on distingue même le « Nord » du « Sud » pour expliquer l’attrait qu’exercent certains pays sur les populations des autres. Pour une vision complète des questions de développement, il ne faut pas ignorer les disparités à l’intérieur des pays. Il faudrait aussi que la jeunesse des pays de l’hémisphère sud se rende compte que l’Amérique du Nord, destination de rêve pour tant d’immigrants, n’est pas l’eldorado que décrivent les publicités et les séries télévisées.
Elle nous manquera...
Le mandat de Michaelle Jean s'est terminé vendredi dernier. La semaine prochaine, un nouveau Gouverneur General entamera ses fonctions, un mandat de cinq ans durant lequel l'un de ses défis sera de se montrer à la hauteur de ses prédécesseurs.
Je suis certain que son Excellence le très honorable David Johnston saura faire sa marque. Mais l'heure est aux adieux et aux hommages de la 27ème représentante de la Reine d'Angleterre au Canada, une femme remarquable dont un journaliste de la Presse canadienne a dit:
"Jean's office estimates that between Jan. 12, the date of the Haiti earthquake, and her departure this week, she received at least 166 interview requests from media outlets including international heavyweights like CNN, Al Jazeera, and the BBC.
She charmed the leaders of G8 powerhouses and failing states alike. Ghana's president once declared, during a toast at an official dinner, that his country had fallen in love. Newspaper columns in France and Africa were especially breathless, comparing her to figures like Nelson Mandela, Lady Diana, Pele and Muhammad Ali.
The celebratory scene of tens of thousands of Malians cheering alongside the highway for the arrival of Canada's first black Governor General could have rivalled any Stanley Cup parade."
Bien sûr, elle a eu une manière bien à elle de mener son mandat, comme cette façon particulière de gérer le temps qui a rendu fou ses aides et ses gardes du corps. Quoi qu'il en soit, Michaëlle Jean, l'humaniste passionnée et spontanée, le défenseur des causes oubliées ou presque perdues, son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, la première GG noire du Canada aura su marquer son époque. Quoi qu'il en soit, elle nous manquera...