Je relis Le journal d'Anne Frank. Les mots me manquent pour décrire le sentiment de révolte qui m'envahit face à son destin, mais aussi face au destin de tous ces enfants pris en étau dans des conflits qu'ils n'ont aucun moyen de comprendre ou d'influencer. Liberia, Congo, Sarajevo, Rwanda, Somalie, Colombie, Yemen, Syrie...
L'auteur de Children of War, Roger Rosenblatt, cité dans Time Magazine "Time 100: Heroes & Icons of the 20th century" (14 juin 1999) décrit ainsi l'héritage de cette jeune adolescente traquée, trahie et internée durant les derniers mois de gloire de l'Allemagne nazie:
"Les passions déchaînées par ce livre suggèrent qu'Anne Frank appartient à tous, qu'elle s'est élevée au-dessus de la Shoah, du Judaïsme, de la féminité et du bien, pour devenir une icône du monde moderne - la moralité individuelle assaillie par le mécanisme de la destruction, insistant sur le droit de vivre, questionnant et espérant pour le futur de la condition humaine."
Le journal d'Anne Frank fait partie du registre Mémoire de Monde qui comprend le patrimoine documentaire de l'UNESCO, reconnu comme tel pour son intérêt international et sa valeur universelle exceptionnelle.
"Aklui zozo" (aklui chaud)
En Afrique de l'ouest où je suis né et où j'ai passé ma tendre enfance, les sociétés sont traditionnellement patriarcales. Un enfant mâle aide son père, ses frères et ses oncles dans les travaux champêtres, l'élevage et la construction par exemple, mais est exclus de la cuisine où sa mère, ses soeurs et ses tantes préparent les repas. Je suis né et j'ai grandi dans un cadre influencé par ses pratiques dans le sens où, à la maison, je n'avais pas comme responsabilité d'apprendre à faire la cuisine. Évidemment chaque famille est différente et certains parents voient les choses d'un autre oeil.
Cependant, je me suis retrouvé bien démuni lorsqu'étudiant, je devais planifier et concocter mes propres repas. Peu à peu, j'ai oublié le goût de certains mets de mon pays, mettant ma partielle amnésie gustative sur le coup de l'intégration nécessaire d'un immigrant et de la maigre fréquence de mes voyages de retour. Ah! Le retour! D'autre part, ma peur de l'aventure culinaire m'a cantonné aux mets que mes proches me faisaient découvrir, loin de ceux de mon enfance.
Cependant, je me suis retrouvé bien démuni lorsqu'étudiant, je devais planifier et concocter mes propres repas. Peu à peu, j'ai oublié le goût de certains mets de mon pays, mettant ma partielle amnésie gustative sur le coup de l'intégration nécessaire d'un immigrant et de la maigre fréquence de mes voyages de retour. Ah! Le retour! D'autre part, ma peur de l'aventure culinaire m'a cantonné aux mets que mes proches me faisaient découvrir, loin de ceux de mon enfance.
Littéralement en "manque" de ces saveurs et de ces goûts, je commençais un peu à déprimer et j'ai décidé d'en parler à une cousine qui habite Ottawa depuis plus de dix ans. Elle m'a fait découvrir Vanier, un coin particulier de ma nouvelle ville d'adoption. À Vanier, on trouve des restaurants et des magasins offrant des ingrédients et des produits de "chez nous" tels que YKO Charcoal & BBQ Chicken (375 McArthur, 613-747-8947) et All Africa Market (6-411 McArthur, 613-244-0325). C'est ainsi que j'ai pu acheter et préparer du aklui et du tapioca, farines à base de maïs et de manioc servant à faire des bouillies délicieuses. J'ai également acheté du piment que ma cousine m'a appris à préparer et à conserver, du attiéké, mets à base de manioc que nous avons aussitôt dégusté avec un poulet roti au goût inimitable!
Quelle joie de savoir que je peux partager ces saveurs avec mes enfants, nés ici!
Quelle joie de savoir que je peux partager ces saveurs avec mes enfants, nés ici!
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