http://www.radio-canada.ca/regions/manitoba/tele/Chroniques/anicale_30883.shtml
Ce sont juste quelques images, mais le reportage de Radio-Canada sur ma vie en tant qu'immigrant m'a surpris car c'est étrange de se regarder.
Radio-Canada a fait un reportage sur l'évènement organisé par l'Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba, l'association qui se veut la voix des nouveaux canadiens francophones. Le Forum intitulé "Vers une communauté francophone ouverte et inclusive: les communautés ethnoculturelles et le fait francophone au Manitoba" a porté sur les défis de l'intégration et les solutions possibles par le biais de l'école, de la communauté et de ses organismes.
Philippe Dion m'a fait parler de ma vie au Québec, du Bénin et du Manitoba, plus que de l'Afrique, de l'Amérique Latine et du Canada. En terme d'emploi, il a donné un angle particulier au reportage, un angle que je voulais éviter: présenter Statistique Canada comme l'ultime emploi et l'atteinte d'un objectif pour moi. Si mon emploi à StatCan représente un objectif, c'est surtout une étape dans un cheminement particulier et si j'ai dit être heureux d'être au service de mon pays, je voulais dire mon pays d'adoption, car j'ai deux pays. C'est au service de la communauté humaine que je suis heureux de me mettre et ce, quel que soit ce que je fasse.
Il est important de savoir que j'ai quasiment "demandé" de faire ce reportage. Car si nombre de nouveaux canadiens se sont plaint de ne pas être écoutés, je me suis rendu compte que c'est parce qu'ils ne prennent pas la parole. Au Canada, la communication est un acte pro-actif. Nous sommes libres de communiquer et c'est au citoyen de prendre les devants pour s'exprimer. Comme dirait l'Économiste: "il faut continuer à (parler de ce problème) jusqu'à ce que cela bouge vraiment, même si ça bouge lentement."
Une anecdote sur laquelle Philippe Dion a mis l'accent est celle de mon changement de prénom. J'ai arrêté d'utiliser "Babatoundé" ou "Toundé" comme prénom usuel et j'ai adopté "Raïmi" pour plus d'une raison et ce reportage présente l'ultime motif, la goutte d'eau qui a fait débordé le vase. D'abord, je commençais à fatiguer de toujours devoir expliquer les origines de mon nom. Ensuite, la charge de mort qu'il porte (il rappelle sans cesse le décès de mon grand-père) commençait à peser à mon goût pour la vie. Enfin, oui, j'avais des difficultés parce que les employeurs ne pouvaient pas le prononcer. Cette dernière raison n'est pas "valide", j'aurais dû résister. Mais j'avais besoin de "refaire" peau neuve et de changer mon identité d'un point de vue psychologique aussi. L'entrevue de Radio-Canada est donc a prendre avec un grain de sel.
De toutes façons, je reste "Toun" pour les amis et la famille!
Toun
2 commentaires:
Ouais... Pas facile d'être un immigrant ! Ce n'est pas toujours un choix réel non plus, enfin... Tu vois ce que je veux dire ! On communique, on partage, car c'est le maximum qu'on peut faire... Mais il y a des choses qui ne sont vraiment comprises et intégrées que lorsqu'on les a soi-même vécues.
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