Diaspora en élection
http://www.modernghana.com/news/362243/1/ghanaians-in-the-diaspora-also-wants-to-vote-in-el.html
Le débat est ouvert.
Attawapiskat
Attachiant
Winnipeg North End
Ce film que je partage avec vous donne un aperçu partial d'un quartier pauvre de Winnipeg: sale, pauvre, dangereux... La musique est triste aussi. Ironiquement, elle évoque toute la tristesse que j'ai ressentie en quittant Winnipeg. Je me porte garant du grand coeur de ceux qui vivent au North End et à Winnipeg. Je sais de quoi je parle, j'y ai vécu près de huit ans!
Il fait encore beau à Ottawa!
Aujourd'hui, une image de Remic Rapids, un bout de rivière que longe la Promenade de l'Outaouais.
Trailwalker 2011
Certaines organisations non-gouvernementales internationales (ONGI) n'ont plus à être présentées. La prolifération de crises de tout genre, tremblements de terre, conflits armés qui s'éternisent, inondations et plus récemment famine, les poussent à nous rappeler notre devoir d'aide envers les plus démunis. En effet, 95% de la population mondiale n'a pas accès à l'eau courante, l'électricité, un toit, l'éducation, des vêtements et de la nourriture à volonté.
Parmi ces organisations, Oxfam fait figure de proue de par sa longévité et de par la qualité des actions qu'elle a menées.
Au Canada, Oxfam Canada (OC) organise chaque année une activité de levée de fonds d'envergure: Trailwalker. Les participants doivent, par équipe de quatre, franchir un trajet de 100km en randonnée sur route, en forêt et sur d'autres types de terrain. Le week-end dernier, j'ai assisté à la troisième édition de cette activité dont l'objectif est également d'accroître la visibilité d'OC et de faire prendre conscience des enjeux qui minent la planète. Plus spécifiquement, OC met l'accent sur les droits de la femme et l'égalité des genres.
Trailwaker a justement rappelé à l'indigène du monde que je suis, une partie de ses racines. J'ai pensé aux millions de femmes, d'hommes et d'enfants qui parcourent des kilomètres sans équipe de soutien, chaussures de randonnées ou bâtons de marche pour aller chercher de l'eau, de la nourriture ou encore plus de sécurité. Ces images m'ont aidé à motiver mon équipe et les marcheurs. Ces images m'ont renforcé dans le désir d'accomplir Trailwalker pour moi, mais aussi pour eux: chaque équipe a un objectif minimum de levée de fonds de 2.500$ et cette année, trois équipes ont récolté plus de 10.000$ chacune pour les programmes d'OC en Afrique, en Asie et dans les Amériques!
Le vélo immigrant
Une chronique de La Presse préparée par Rima Elkouri a attiré mon attention ce matin. Il s'agit d'une histoire d'immigration, comme je les aime, qui, comme je les aime, nous fait rêver. Elle commence comme bien d'autres, dans le fonds: "Originaire de Dakar, au Sénégal, Papa Amadou a déposé sa valise pour la première fois à Montréal en 2003. Diplômé en médecine, il rêvait de faire de la neurochirurgie. Comme bien d'autres avant lui, il raconte s'être heurté à un mur, incapable de faire reconnaître ses diplômes. Pour gagner sa vie, il a dû se résigner à exercer différents petits boulots. Plongeur, exterminateur, courrier à vélo..."
Puis il y a le constat, similaire au mien: "C'est en sillonnant Montréal à vélo pour y livrer du courrier, été comme hiver, qu'il s'est rendu compte d'une chose: il était bien souvent le seul Noir à bicyclette. Dans les quartiers à forte concentration immigrante, que ce soit Côte-des-Neiges ou Parc-Extension, rares étaient les immigrés comme lui qui circulaient à vélo."
Papa Amadou pense à une solution et crée Caravane (http://www.velocaravane.org/) un vélo-école ambulant pour adultes. "la meilleure façon d'apprendre, vous dira Papa Amadou, ce n'est pas de mettre des petites roues à l'arrière. Il faut d'abord apprendre l'équilibre. Le mieux, c'est d'apprendre sans pédales. Une fois l'équilibre maîtrisé, on n'y pense plus. C'est alors le moment d'apprendre à pédaler.
La philosophie derrière tout cela: "C'est un peu comme immigrer, finalement. Retrouver son équilibre. Pédaler. Et finir par aimer ça."
(Photo: Alain Roberge, La Presse)
Malaika
CULTIVONS
En 2050, nous serons neuf milliards assis dans la salle à manger globale. Comment allons-nous nourrir tout le monde?
Eh bien, j'espère qu'en semant les graines de ce débat aujourd'hui, nous pourrons trouver des solutions communes pour nourrir la planète.
Rejoignez-moi autour de la table des neuf milliards de personnes: http://oxfam.ca/grow
There's something exciting cooking up! It's called GROW: a new global campaign for better ways to grow, share, and live together. A campaign for the billions of us who eat food, and those grow it, for a future in which everyone always has enough to eat.
In 2050, there's going to be nine billion of us sitting down at the global dinner table. How are we going to feed everyone?
Well, I'm hoping that by starting to GROW the conversation now, we can find the solutions we need together to feed the planet.
Will you join me at the table for nine billion? http://oxfam.ca/grow
Voix
Terrorisme
Au-delà de toute attente!
Hey, les choses avancent bien!
Handicaps
Plus de généraux que de chars d'assaut
Canada, élection fédérale 2011
Je me réveille avec des sueurs froides la nuit en pensant que le gouvernement Harper pourrait devenir majoritaire. If it's the same for you, please check out these links, SVP visitez ces liens et votez stratégique.
Project Democracy : enter your postal code and find the non-conservative candidate most likely to win in your riding
Swing 33 : 33 ridings where the race is tightest (where a conservative MP won by less than 5% in the last elections), donate money to support the campaign of the runner-up
Vote Pair : swap your vote with another Canadian, when your preferred party has no chance to win in your riding."
Centro de Jovenes y Empleo*
"Moi" de silence, mois de silence
Béyoncé honore Féla Kuti?
Un magazine français s'offre les services de Béyoncé pour souligner son anniversaire et honorer Féla Kuti. La controverse vient du fait que pour illustrer le thème "African Queen", son visage est peint en noir et qu'elle est habillée en peau de léopard, couverte de plumes et d'ossements pour marquer un "retour vers ses racines africaines."
Lisez l'article ici.
Afrique. Indépendances. Madagascar
J'ai récemment redécouvert la Grande Île de l'Océan indien où j'ai passé quelques années de ma vie. Je vous invite par la voie de l'internet à y faire un tour aussi "pour y découvrir entre autres de jolies photos, l’enthousiasme des combats de coqs et la belle architecture d’Antananarive."
Madagascar est indépendante depuis le 26 juin 1960.
Rebloggé de All Eyes On...
Arrêtez la pitié, libérez le potentiel!
Une campagne organisée par une ONG américaine au nom simple et évocateur, Mama Hope, nous invite à oublier les stéréotypes et à partager la joie des enfants. Sur son site web, l'ONG annonce: "We've had enough of the tragic impressions of Africans that flood the media and nonprofit campaigns. We aim to break these stereotypes by releasing a series of captivating videos that show the light of the people we serve in Africa. We aspire to introduce our communities to you with the integrity and brilliance that we witness everyday."
Ici, le film d'action "Commando" (1985) avec Arnold Schwarzenegger est raconté de façon imagée, plan par plan par un jeune tanzanien de 9 ans. Un vrai moment de bonheur qui nous fait oublier qu'il s'agit de violence!
SRS - Socio des réseaux sociaux
Interprétation amusante:
Dès que les aînés commencent à apprécier ce que les jeunes trouvent "cool", ces derniers passent à autre chose!
"J'ai l'impression qu'on va passer une belle soirée"
Cette année, les Black Eyed Peas, Usher et Slash ont donné le meilleur spectacle depuis plusieurs années (les Rolling Stones ou Paul McCartney sont des légendes mais ne font pas le bonheur de tous), malgré quelques problèmes techniques. Les lasers, les couleurs, la présence sur scène étaient incroyables. Le choix d'une variété d'artistes qui attirent différentes foules-Usher pour les fans de hip hop, Slash pour ceux de Guns n'Roses et Black Eyed Peas pour ceux qui aiment les groupes du moment, a fait les délices des 103000 spectateurs et des téléspectateurs. Un moment de télévision très agréable et une belle nuit, comme le dit la chanson:
"I got a feeling/that tonight's gonna be a good night..."
Au nom de la culture ou pour le bien des enfants?
Ils ne se sentent plus chez eux
source: leslaurierscosultance.over-blog.com |
Encore six semaines d'hiver au Manitoba !
Nouvelle du Marais Oak Hammock: Manitoba Merv, notre marmotte provinciale, est sorti de son terrier ce matin malgré le froid et la neige, a regardé tout autour de lui et malheureusement a aperçu son ombre. Il s'est donc empressé de retourner se réchauffer à l'intérieur.
Il y aura donc encore six semaines d'hiver au Manitoba! Malgré cette prédiction, Merv nous assure que le printemps arrivera avec la première Bernache du Canada qui est, selon Jacques Bourgeois du Marais Oak Hammock, la véritable indication de l'arrivée du printemps!
Les marmottes de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et de Pensilvanie ont quant à elles annoncées des hivers plus courts... à deux semaines près des prédictions de Merv! Ce n'est donc pas si dramatique que ça pour nous manitobains!
Appeler le Marais: 204- 467-3300
Des hommes et des légendes: Scottie
Le basketball m'a toujours fasciné. De pouvoir manier une balle dans tous les sens en courant ou en sautillant, de dribbler un, deux, trois adversaires pour atteindre l'anneau et de marquer un panier suspendu dans une position bizarre entre ciel et terre me rend coi. Comme la plupart des jeunes de mon âge, durant mon adolescence je me suis tourné vers les meilleurs joueurs de ligue américaine, la NBA (National Basketball Association), pour m'inspirer. Leurs gestes gracieux sont encore gravés dans mon esprit.
En voici un de mes préférés: Scottie Pippen.
Danses et rites prénataux
De toute beauté!
Immigrants qualifiés: le Canada préfère des cuisiniers aux avocats
"There are government-sponsored career-assisting centres that are paid to help internationally trained professionals find jobs. But the issue is not the jobs; it is the fact that they are internationally trained for locally made jobs. In most cases, internationally-trained means internationally over-qualified, which in fact means locally under-qualified."
D'autre part, des personnes qui n'ont pas fait le choix de venir au Canada décrivent la politique d'immigration canadienne comme vicieuse. Sous des airs d'ouverture et d'accueil, il s'agirait plutôt d'une politique sélective qui a comme conséquence de drainer les cerveaux des pays en voie de développement. Offrant de meilleures conditions de vie, le Canada paraît plus attirant à tous ces jeunes professionnels qui vivent dans les pays du sud.
Dossiers à suivre.
Venus noire
"Derrière les mots utilisés, il y a une pensée et des tombereaux d’idées toutes faites. Ainsi, qui connaît Sawtche ? Personne. Et Saartjie Baartman ? Ah, cela vous rappelle quelque chose, mais quoi ? Qui ? En revanche, vous connaissez le sort funeste de la « Vénus hottentote », cette femme sud-africaine exhibée telle une bête de foire en Europe, au début du XIXe siècle, et étudiée par le scientifique français Georges Cuvier dans la perspective de bâtir une hiérarchie des races. Eh bien, son nom était Sawtche ; elle fut baptisée plus tard Saartjie Baartman. Mais que dit-on quand on associe le mot « vénus » et l’épithète « hottentote » ?
Le premier renvoie, bien plus qu’à la déesse de l’amour, à ces sculptures du paléolithique représentant des femmes aux fesses, aux hanches, aux seins ou aux organes génitaux hypertrophiés (Vénus de Lespugue, Vénus de Willendorf, etc.). Le terme « hottentot » serait, quant à lui, un sobriquet utilisé par les Afrikaners pour qualifier les Khoïkhoïs, dont la langue aux « clics » caractéristiques pouvait évoquer le bégaiement aux oreilles des Européens. Autant dire que, huit ans après le retour du corps de Sawtche sur sa terre natale, près de deux cents ans après sa mort, le langage commun porte encore les traces d’inoxydables préjugés."
Lire la fin ici
Expo d'images de femmes assassinées ou disparues
La question des femmes autochtones assassinées ou disparues en Colombie-Britannique est sans doute une de celles qui interpellerait tout Indigène du monde. L'exposition "The Forgotten" (les oubliées) de 69 toiles de 6 mètres carrés de l'artiste vancouveroise Pamela Masik qui, à sa façon, a voulu témoigner de leur existence attire donc l'attention. Ses mots sont forts:
“I saw my role as an artist to bear witness to the 69 women who were marginalized, went missing and many, ultimately who were murdered, not just by the hands of a serial killer but by our society viewing these women as inconsequential.”
Chez les autochtones (Indiens de l'Amérique du Nord, Métis ou Inuits) cependant, la notion de respect est très importante. Il faut aborder certains sujets avec délicatesse, être patient, consulter et écouter avant de donner une opinion; la blessure de la colonisation par exemple est toujours profonde, la plaie des terres revendiquées est encore béante, les revendications s'expriment encore à travers des discours virulentes et on n'aborde pas ces thèmes à la légère. Il en est de même pour ce qui est de la violence faite aux femmes, souvent les premières victimes, avec les enfants, d'abus et de violences de toutes sortes.
La réaction d'une organisatrice de l'évènement annuel commémorant ces disparitions (Women’s Memorial March in the Downtown Eastside) est catégorique: “‘The Forgotten’ does nothing to stop the violence against women in this community. It exoticizes them and turns them into commodities to promote the ‘Masik brand’”. Ce groupe s'est donc employé avec succès à faire interdire l'exposition au Musée d'Anthropologie de l'université de Colombie-Britannique.
Une Égypte pour tous
C'est le mot d'ordre de la communauté musulmane au lendemain de l'attaque d'une église copte qui a fait des dizaines de morts à la veille du nouvel an. Dans un mouvement de solidarité extraordinaire, de nombreuses personnalités et des centaines de musulmans se sont rassemblés autour de la communauté chrétienne qui célébrait des messes en l'honneur de ces morts. ""This is not about us and them," said Dalia Mustafa, a student who attended mass at Virgin Mary Church on Maraashly Street. "We are one. This was an attack on Egypt as a whole, and I am standing with the Copts because the only way things will change in this country is if we come together.""
D'aprés l'auteur de l'article, Yasmine El-Rashidi, le problème semble ne pas être uniquement de nature religieuse (l'est-il jamais vraiment?) mais également et surtout de nature politique et économique: "The terror attack that struck the country on New Year's eve is in many ways a final straw – a breaking point, not just for the Coptic community, but for Muslims as well, who too feel marginalized, oppressed, and overlooked by a government that fails to address their needs. On this Coptic Christmas eve, the solidarity was not just one of religion, but of a desperate and collective plea for a better life and a government with accountability."
Dérèglement dans le monde?
10 noms illégaux de bébés
En Suède par exemple, Metallica, IKEA, Veranda et Q sont interdits. Par contre, Google est approuvé. "Anus" a été rejeté au Danemark, "Ovnis", au Portugal mais "Number 16 Bus Shelter" et "Violence" ont été permis en Nouvelle-Zélande. Oh mon Dieu!
10 illegal baby names (http://ca.shine.yahoo.com/parenting/10-illegal-baby-names-blog-132-shine.html)
Un maire d'origine ghanéenne en... Slovénie
En novembre dernier, j'entamais le billet suivant. Le voici terminé: "Mon coeur oscille entre la joie qu'une personne élue sur la base de ses compétences fasse la une des journaux, et le sentiment de lassitude devant le fait qu'on en parle parce qu'elle est issue d'une minorité visible. Dans ce cas précis, il faut tenir compte des rapports étroits qu'entretenaient les pays africains et l'ex-Union Soviétique au temps où leurs régimes étaient majoritairement communistes.
Voici la nouvelle : Un docteur originaire du Ghana a été elu maire dans une ville de Slovénie dimanche (24 octobre 2010), devenant le premier maire noir dans un pays d'Europe de l'Est.
"Peter Bossman, 54, became mayor of the picturesque seaside city of Piran in the second round of local elections after beating the centre-right incumbent, according to preliminary results.
"My victory shows a high level of democracy in Slovenia," Bossman, who came to Slovenia from Ghana 33 years ago to study medicine, told Reuters. He is a member of the Social Democrats, the leading party in the centre-left government.
Bossman had aimed to return to Ghana after studies but changed his mind after marrying a fellow student of Croatian origin and getting his first job as a doctor for tourists visiting the Slovenian seaside.
"I fell in love with this country. Slovenia is my home. Even my first impression of the country was good, it was so clean and green," Bossman said."
Lire la suite ici "
Graham Fraser, Commissaire aux langues officielles du Canada
Voici quelques extraits de sa biographie: "Au cours d’une longue et remarquable carrière sur fond de clivage linguistique, M. Fraser a fait des reportages dans les deux langues officielles sur des questions qui touchaient le Canada et la population canadienne, notamment les politiques étrangères et culturelles, les débats et les pourparlers constitutionnels de même que la politique à l’échelle provinciale, nationale et internationale. Il a été invité à s‘exprimer sur des questions concernant les langues officielles devant des organismes de la minorité linguistique du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario et d’autres d’envergure nationale. Il a donné des conférences sur les politiques linguistiques à plusieurs universités canadiennes, notamment à l’Université Carleton en tant que professeur auxiliaire."
Enfin, je vous invite à faire un tour sur le blog de Stravos Rougas pour (re)-découvrir les implications -positives ou négatives- causées par l'existence de deux langues officielles au Canada pour certains canadiens.
Au bonheur des données
Dans cette présentation, Hans Rosling reprend une idée déjà brillament explorée sur TED (Let My Dataset Change Your Mindset) et présente l'évolution et les changements majeurs qu'ont connus 200 pays du monde en terme d'espérance de vie et de revenus.
Mopaya: Je suis encore d'ici
(Cette petite histoire a été publiée sur le site web de Mopaya)
« Bonsoir, j’aimerais l’addition s’il vous plaît. La serveuse m’a demandé de m’adresser au comptoir » dis-je au caissier en fon.
Je suis à Cotonou depuis quelques semaines et je me plais à m’adresser à tout le monde dans le dialecte le plus parlé au sud du Bénin. Malgré mes vingt ans d’absence du pays, je suis fier de maîtriser cette langue que j’ai apprise durant l’enfance. Il est quatorze heures et je viens de manger dans un maquis avec ma famille. Ma femme et ma fille, blanche et métisse, ne sont clairement pas d’ici et nous attirons l’attention du personnel et des clients. Mais nous commençons à nous habituer aux regards. De plus, les plantains frits et la carpe grillée étaient délicieux et je parle fon : c’est ce qui compte. Perdu dans mes pensées et occupé à me féliciter je ne m’entends pas.
«Ça là, c’est le fon de l’étranger, ce n‘est pas le vrai fon » rétorque le caissier avec un sourire narquois. Ses collègues debout autour de nous se mettent à rire. Surpris mais amusé, je lui réponds alors qu’au moins je comprends fon, et qu’il ne peut pas faire de commentaire sur nous sans que je ne le sache. Je ne suis pas « Yovo (1) » moi, je suis bien d’ici.L’exil a certes donné une teinte colorée à ma langue, mais je sais la parler. Le temps que je conclue sur un proverbe bien de chez nous, les serveurs étaient retournés à leurs tâches et le caissier me lançait un regard confus !
(1) « Blanc » en fon.
La carte de voeux à laquelle vous avez échappé
Remettre en question ses perceptions
par Raïmi Osseni, collaboration spéciale avec @Stat, e-magazine de Statistique Canada
La naissance de mon premier enfant en décembre dernier a constitué l’un des plus heureux évènements de ma vie. Cet évènement bouleversant a également marqué l'apparition d’une série de questions que je ne m’étais, évidemment, jamais posées auparavant. Par exemple, en berçant ma fille un soir neigeux de février, je me suis demandé comment élever une enfant née d’une mère anglophone d’origine canadienne et d’un père francophone d’origine béninoise. À l’embouchure de deux langues et de deux cultures, elle allait sans doute grandir au sein de celles, hybrides, que ma conjointe et moi avions créées, et apprendre de ces pays si différents. Mais comment accepter ensuite qu’elle perde certains éléments de nos cultures respectives et qu’elle s’en crée une propre à elle? De mon père à ma fille par exemple, ma famille risque de perdre deux langues, le Yoruba que je n’ai appris qu’à baragouiner et le Fon que je ne sais comment lui transmettre. Par contre, je parle espagnol et je suis conscient que mes enfants seront certainement exposés à cette langue.
Parker Palmer, un activiste qui a écrit sur des sujets tels que l’éducation, le leadership, la spiritualité et le changement social a dit : « On enseigne ce que l’on est ». Cette maxime m’a rassuré et a confirmé que je n’ai qu’à chercher en moi ce que je veux partager avec mes enfants.
De profondes réflexions m’ont emmené à dresser une liste de mes atouts. J’ai notamment cerné quelques aptitudes qui m’ont beaucoup servi durant mon adolescence et ma vie de jeune adulte : un niveau élevé de conscience à propos de qui je suis et de ce qui m’entoure et un désir de mieux comprendre ce qui m’entoure pour mieux le partager avec d’autres. En trois mots : conscience, curiosité et partage. J’ai décidé de puiser à la source de ces aptitudes les leçons que je partagerai avec ma fille. Ce sont de ces leçons que j’aimerais vous parler ce soir, car que l’on soit parent ou étudiant, hommes d’État ou femmes d’affaires, un niveau de conscience élevé, une bonne dose de curiosité et un sens du partage s’avèreront des atouts certains dans les relations humaines.
J’ai récemment trouvé inspiration dans les paroles de la chanteuse canadienne Jann Arden : « Feet on ground / Heart in hand / Facing forward / Be yourself. » [trad. Pieds sur terre / Cœur sur la main / Droit devant / Soi toi-même]
Pieds sur terre
Pour maintenir un niveau élevé de conscience, il est justement important de garder les pieds sur terre. J’en veux pour preuve ma relation avec la pauvreté. Enfant et adolescent, j’ai grandi entre trois pays d’Afrique : le Bénin, le Cameroun et Madagascar. Si ma vie dans ces pays s’est progressivement améliorée, j’ai vu dans les rues d’Antananarivo un niveau de pauvreté que je ne pouvais concevoir jusqu’alors : enfants mendiant dans les rues ou travaillant pour gagner quelques sous et hommes et femmes sous-alimentés vivant dans des taudis. Cependant, je suis vite devenu insensible à cette pauvreté latente parce que justement elle était partout autour de moi. Insouciant, je vivais humblement mais confortablement, entouré de familles aisées. Ensuite, une fois au Canada où je suis venu poursuivre des études entièrement payées par mes parents et par des bourses, j’ai continué de naviguer sur l’océan de confort qu’offraient le cadre universitaire et une instruction sans souci financier. Je faisais du bénévolat avec des associations en développement économique communautaire, mais sans me sentir vraiment impliqué.
Tout a basculé au bout de 10 ans. En stage en Équateur où je m’étais rendu pour faire du développement international, j’ai été de nouveau confronté à la pauvreté. Bien qu’ils aient de nouveaux visages, il s’agissait toujours d’enfants marchant pieds nus dans les rues et ne sachant plus jouer, ou de parents si pauvres qu’ils ne pouvaient offrir un souper à leurs familles sous prétexte que « la nuit, quand on dort, on ne dépense pas d’énergie. » J’ai d’abord été dégoûté par cette pauvreté que j’ai rejetée avec force; je n’étais plus conditionné à la voir sans réagir. Puis je me suis souvenu du Bénin, du Cameroun et surtout de Madagascar. J’ai compris ce que vivaient ces familles équatoriennes en partageant le peu qu’elles avaient. J’ai vécu, ri et joué avec elles. J’ai voulu leur donner encore plus que je n’étais censé le faire et je l’ai fait. Et surtout, je me suis souvenu d’où je venais et de ce qui a modelé la personne que je suis aujourd’hui.
Après cette aventure, j’ai ressenti le concept de pauvreté comme étant une part de moi. Je suis devenu un indigène du monde, en ce sens que c’est un concept universel. Et si je veux montrer l’importance d’un degré supérieur de conscience à ma fille, je dois me souvenir d’où je viens.
Cœur sur la main
Pour maintenir un niveau élevé de conscience, il est également crucial d’avoir le cœur sur la main. Le paradoxe de cet exemple illustre mes propos. Ancien étudiant international moi-même, je me suis surpris durant un cours du MBA de l’Université de Regina, à en vouloir aux étudiants internationaux qui, à mes yeux, ralentissaient la cadence. Principalement venus de Chine, ils ne s’exprimaient pas très bien en anglais et j’avais le sentiment qu’il fallait leur faire la faveur d’aller à leur rythme. Pour moi, ils étaient venus pour compléter rapidement une maîtrise et retourner dans leur pays, sans apporter de valeur ajoutée au Canada.
Comme ces pensées sont cruelles, surtout venant d’un immigrant! Et comme je me trompais! À un de ces étudiants internationaux qui s’excusait de son niveau d’anglais dans un travail de groupe, une de mes collègues a répondu : « Non, ne t’excuse pas : l’anglais est ma seule langue alors que te voilà en train de prendre des cours de deuxième cycle universitaire dans une langue autre que la tienne. » Qui plus est, j’ai appris plus tard que cet étudiant avait fait sa demande de résidence permanente au Canada! J’étais abasourdi. Qu'il retourne ou pas dans son pays d'origine, mes préjugés et mes suppositions m’avaient complètement aveuglé. La peur que génère le changement avait eu emprise sur moi. Je ne voyais plus les choses de la même façon que ces étudiants étrangers qui pourtant relevaient un défi auquel j’avais moi-même fait face une quinzaine d’années plus tôt. J’étais en train d’oublier les valeurs que j’avais acquises au contact de tant de gens différents entre Cotonou, Yaoundé et Antananarivo et mes autres destinations de voyage : l’empathie, l’ouverture à la différence, l’humilité, et le respect. Pourtant, si je veux montrer l’importance d’un degré supérieur de conscience à ma fille, je dois me souvenir de ce que j’ai appris.
Rester soi-même
Enfin, pour maintenir un niveau élevé de conscience, il est important de se tourner vers l’avenir tout en restant fidèle à soi-même. En Afrique francophone, j’ai rencontré de nombreux Français. Anciens colons des pays dans lesquels j'ai vécu, je posais sur eux un regard très critique, pas très ouvert, pour tout vous dire. À Montréal, j’ai fait l’amalgame des « blancs » et ai associé ce que je pensais alors des Français avec les Québécois, nuisant gravement à ma perception de ces derniers. J’ai vécu plusieurs années dans cette ville sans chercher à découvrir les Québécois. Je ne suis jamais sorti de ma zone de confort, passant tout mon temps à graviter en orbite de personnes qui me ressemblaient, notamment des étudiants étrangers, africains et… français! J’ai émis des jugements sur les habitants de la Belle Province sans même chercher à les connaître. À la fin du cycle universitaire, la plupart de mes amis africains et français sont retournés chez eux prendre la relève d’entreprises familiales et j’ai décidé de rester. En quête d’un emploi, je me suis retrouvé comme une planète sans satellite : je n’avais aucun contact local dans une ville où chaque année des dizaines de milliers d’étudiants obtiennent un diplôme de l’une des quatre universités et des nombreux collèges.
Il faut savoir reconnaître et apprendre de ses erreurs : j’ai fait une introspection et réalisé les miennes; en déménageant au Manitoba, j’ai décidé d’adopter une attitude plus ouverte et plus positive. Je suis d’abord allé vers ceux qui sont différents de moi, les anglophones et les manitobains. J’ai visité plusieurs villes et villages et je me suis fait des amis à Winnipeg, bien sûr, mais aussi de Stony Mountain à Minitonas en passant par Sainte-Geneviève. Ces amitiés m’ont permis de découvrir et d’apprécier le Manitoba, mais aussi ce que j’appelle le Canada profond. Je suis devenu un fervent ambassadeur de la culture « d’ici », un autochtone. J’ai réappris que ma façon de vivre, ma langue et ma culture ne sont pas uniques ni meilleures que celles des autres. J’ai redécouvert la musique country et les danses autochtones dans leur cadre d’origine. Je suis redevenu avide d’histoire et de géographie. Je suis redevenu la personne curieuse que j’étais avant de déménager au Canada et j’en suis très heureux : si je veux montrer l’importance d’un degré supérieur de conscience à ma fille, je dois me souvenir qui je suis.
J’aimerais vous inviter, en concluant, à sortir des sentiers battus et à émerger de votre zone de confort. Essayez d’évaluer, de prendre la mesure, de jauger l’impact que vous avez sur votre entourage. Il n’y a pas à attendre des évènements majeurs tels que la naissance d’un enfant, de grands voyages ou des accidents graves pour porter ce regard analytique sur soi et autour de soi et pour revoir et corriger nos perceptions. Car étudiants, parents, professionnels ou gens d’affaires, le fait d'être attentifs et conscients vous permettra d’éviter bien des erreurs; un niveau de conscience élevé et une bonne dose de curiosité et de générosité s’avèreront des atouts certains : j’en suis convaincu!
Le nombre de pays très pauvres a doublé en quarante ans
Dans son rapport 2010 sur les quarante-neuf pays les moins avancés (PMA) du monde, la Cnuced estime que le modèle de développement qui a prévalu jusqu'à présent pour ces pays a échoué et que son architecture est à revoir. "Les modèles traditionnels appliqués aux PMA (une croissance portée par le commerce) semblent n'avoir pas très bien fonctionné", a expliqué le secrétaire général de la Cnuced, Supachai Panitchpakdi, lors d'un point de presse.
Le rapport indique de plus que la situation s'est aggravée ces dernières années. Le nombre d'individus vivant dans l'extrême pauvreté a ainsi "augmenté de 3 millions par an entre 2002 et 2007", qui ont été pourtant des années de forte croissance économique (avec des moyennes de 7 %), pour atteindre 421 millions d'individus en 2007. Au total, 53 % de la population des PMA vivaient dans l'extrême pauvreté au seuil de la débâcle économique mondiale.
FORTE DÉPENDANCE AUX IMPORTATIONS ET ÉCONOMIES PEU DIVERSIFIÉES
Si les PMA ont montré une bonne résistance durant la crise, ils restent néanmoins très fragiles, notamment en raison de leur forte dépendance aux importations, en particulier alimentaires. "La dépendance aux importations est devenue dévastatrice", a déploré le secrétaire général de la Cnuced. Il a fait valoir que les dépenses pour les importations de produits alimentaires de ces pays étaient passées de 9 milliards de dollars en 2002 à 23 milliards en 2008. "C'est très alarmant", a-t-il insisté.
De plus, les économies de ces pays restent "peu diversifiées" avec une très faible amélioration de l'épargne intérieure, une plus grande dépendance économique à l'égard de l'épargne extérieure, et une accélération de l'épuisement des ressources naturelles, explique encore la Cnuced. "Tous ces éléments assombrissent aujourd'hui les perspectives de développement des PMA", prévient-elle.
FAIRE FACE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Pour contrer un mode de croissance "non durable" et "non équitable", la Cnuced appelle à une nouvelle architecture internationale du développement qui impliquerait plus ces pays dans la gouvernance mondiale, tout en leur assurant une plus grande assistance financière. L'engagement des pays donateurs à débloquer 0,7 % de leur PIB pour l'aide publique au développement n'est toujours pas atteint, a relevé M. Supachai, déplorant un manque à gagner de 23 milliards de dollars par an.
Enfin, ces pays auront besoin d'une aide pour faire face au réchauffement climatique, dont ils sont les premières victimes alors qu'ils n'émettent que 1 % des gaz à effet de serre, responsables de ces changements. Déjà "les phénomènes météorologiques extrêmes dans les PMA ont été multiplié par 5 entre 2000 et 2010 par rapport à 1970-1979", insiste la Cnuced.
Le Monde
Heureuse année 2011!
Pour l'heure, il faut se rappeler qu'une autre année a passé. Une page a été tournée et une autre s'ouvre, vierge, blanche, nue... Nous avons 365 jours pour la remplir (enfin, 360 jours, à compter d'aujourd'hui.)
À tous les visiteurs de ce blog, à leurs familles et amis, je souhaite mes meilleurs voeux de santé, de paix, d'amour et de prospérité.
Soyeux heureux!
Toun