des inégalités sociales aux États-Unis

Rich and Poor Serving InequalityImage by epSos.de via Flickr

Il y a quelques heures le jeune père que je suis abordais la question du congé parental avec un ami qui vit aux États-Unis. Au Canada, il est possible pour les parents de partager jusqu’à un an de congé parental. La mère a l’exclusivité des 17 premières semaines tandis que le père peut partager autant des 35 semaines restantes avec elles. Aux USA, la mère a droit à six semaines de congé après l’accouchement. Nous n’étions pas sûrs des congés accordés au père. (Il faut noter que les grandes compagnies sont plus généreuses en termes de vacances annuelles accordées à leurs employés, de quatre à six semaines pour commencer, ce qui peut compenser. Mais combien de personnes travaillent-elles dans des grandes compagnies?)

Les auteurs d’un rapport intitulé « A Century Appart » qui parle du projet de développement humain américain concluent qu’il « est sans doute trop tard pour aider la génération qui vient d'arriver à l'âge adulte, mais (qu’) un débat s'impose à savoir combien de générations l'Amérique est prête à sacrifier.» Leur rapport souligne des faits aussi intrigants qu’intéressants :

  • 1 % des familles les plus riches possèdent un tiers de la richesse américaine et les 10 % les plus riches possèdent 71 % de la richesse;
  • à l'autre extrémité, 60 % des familles possèdent seulement 4 % de la richesse;
  • la mortalité infantile aux États-Unis est au même niveau qu'en Croatie, à Cuba, en Estonie et en Pologne;
  • Les hommes asiatiques vivent en moyenne 83,6 ans, alors que les Américains d'origine africaine vivent en moyenne 69,4 ans, soit 14 ans de moins. Il s'agit d'une espérance de vie plus basse qu'au Vietnam, qu'en Iran ou qu'en Syrie;
  • Environ 50% des Américains d'origine asiatique possède un diplôme universitaire, contre 30 % pour les Blancs, 17 % pour les Afro-Américains, 14 % pour les Autochtones, 12 % pour les hispanophones.

On parle souvent des disparités entre les pays et les continents, et on distingue même le « Nord » du « Sud » pour expliquer l’attrait qu’exercent certains pays sur les populations des autres. Pour une vision complète des questions de développement, il ne faut pas ignorer les disparités à l’intérieur des pays. Il faudrait aussi que la jeunesse des pays de l’hémisphère sud se rende compte que l’Amérique du Nord, destination de rêve pour tant d’immigrants, n’est pas l’eldorado que décrivent les publicités et les séries télévisées.

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2 commentaires:

Ndack a dit…

Ce qui est intéressant aux USA c'est que beaucoup de gens ne veulent pas justement que le système change car le rêve américain est là. Pour beaucoup, ce n'est pas la notion de pauvreté qui dérange, ce qui les dérange c'est que eux soient pauvres et leur rêve est d'accéder à ces 10% de riches qui détiennent 71% de la richesse (oui il veulent ces 71% des richesses avec les manoirs et les ferrari qui vont avec). S'il y a plus d'égalité - c'est-à-dire on partage toute la richesse entre nous, alors là non, ce n'est pas bon, parce qu'il n'y aura plus de pauvres certes, mais plus de riches non plus (plus de ferrari !), juste des familles de classes moyennes... Bref, le Canada quoi ! Et là, fini le rêve américain, la possibilité de ne partir de rien et de devenir milliardaire...

Rey Feliz a dit…

Merci Ndack (content de te retrouver sur la toile!)

C'est justement je crois à ce concept de «rêve» américain qu'il faut s'attaquer, sinon l'empire court à sa perte! Cela me fait penser à la chanson "Les spermatozoïdes" de Jamil: combien de personnes doit-on sacrifier pour une personne qui réussit? Ceci dit, il faut reconnaître que ce concept -naturel dans le cas de la chanson de Jamil- est vraiment unique aux USA et fait des USA ce qu'ils sont aujourd'hui. Mon plaidoyer est peut-être donc vain. Bouhou!