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Vous voulez aider quelqu’un ? Taisez-vous et écoutez!

Dans la même vaine que mon billet précédent je vous présente la description de cette belle expérience de développement économique durable. Il s'agit de Enterprise Facilitation (Facilitation de l'entreprise) une approche développée par le docteur Ernesto Sirolli, Directeur général du Sirolli Institute, spécialiste en développement économique durable et conférencier de renom.

On peut lire la transcription de sa présentation à TEDx ChristChurch (Nouvelle Zélande) sur le blog d'Immigré Choisi, un de ceux que je consulte de plus en plus souvent!

Sirolli qui est l'auteur de Ripples from the Zambezi: Passion, Entrepreneurship and the Rebirth of Local Economies recommande de lire Dead Aid (L'aide fatale) de Dambisa Moyo, qui commente les ravages causés par 2 000 milliards de dollars US donnés en aide au développement à l'Afrique pendant 50 ans.






Qui a dit que nous avions besoin de vous?

En général, il faut avoir lu un livre avant de le recommander. Pouvoir le commenter, dire pourquoi on l'apprécie et ce qu'on en pense. Le critiquer un peu, en dire de bonnes ou de moins bonnes choses. Mais cette fois-ci, c'est que je fais confiance à la source de cette information, qui m'est parvenue par le biais de la liste d'envoi du RPCDI, un réseau de professionnels en développement international. Wes Darou est un praticien de renom qui a récemment pris sa retraite. Il s'est spécialisé dans la gestion du risque et l'éducation en Afrique. Il écrit ceci:

"Écosociété, la même maison d'édition qui a produit le célèbre Noir Canada, vient de sorti un nouveau livre, Qui a dit que nous avions besoin de vous, par Jacques Claessens. Vous le connaissez peut-être. Il avait une boîte de consultation en évaluation à Montréal. 

Essentiellement, c'est l'histoire de trois projets de l'enfer au Burkina Faso. Nous avons tous vécu projets semblables. Des fois le livre est comique, des fois on veut pleurer, mais surtout on roule les yeux! 

Disponible en format eBook pour 20 $ immédiatement ou imprimé pour 30 $. Bonne lecture !

Wes Darou, grand-papa agréé 

http://www.ecosociete.org/t172.php 

Qui a dit que nous avions besoin de vous? : Récits de coopération internationale
par Jacques Claessens, préface de Normand Baillargeon           



« Mais qui vous a dit que ces populations avaient besoin de vous ? » Cette question, posée par un homme du nord du Burkina Faso, révèle toute la complexité que peuvent revêtir les projets d'aide internationale pilotés par les grandes institutions internationales et les ONG. Car qui sommes-nous pour penser intervenir dans les pays du Sud ? Tenons-nous vraiment compte de la réalité des populations locales ? Comment sassurer de leur coopération pour réaliser des projets qui soient durables? 

Avec un sens hors pair du récit, Jacques Claessens, qui a parcouru l'Afrique pendant une trentaine d'années, relate les aventures entourant des missions d'évaluation qu'il a menées au Burkina Faso entre les années 1980 et 2010 pour le compte du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). De la gestion des troupeaux des Touaregs du Sahel à l'aménagement des forêts du Sud, en passant par l'exploitation d'une mine d'or par une compagnie canadienne se présentant comme « socialement responsable », le consultant en coopération internationale confronte une à une les prétentions de ces « développeurs ».

Dans une chronique qui mêle habilement analyse du système de laide internationale et récit de vie des coopérants en Afrique, Jacques Claessens raconte les espoirs et les déceptions, les réussites et les erreurs des gens qu'il a croisés sur sa route, mais aussi les jeux de coulisses dans les institutions, le racisme ordinaire, la violence politicienne.

Après avoir travaillé en Afrique, Jacques Claessens sest établi au Canada, où il a oeuvré dans le domaine social et international. Ayant fondé son propre bureau-conseil, il a réalisé des missions pour le compte d'organisations d'aide au développement pendant une vingtaine d'années. Lauteur, décédé subitement en 2012, a passé les dernières années de sa vie à écrire sur ses expériences en Afrique."

Je connais beaucoup de coopérants qui en auraient énormément à raconter sur les expériences. J'ai hâte de lire le livre de Claessens.

Des poubelles de Monrovia à M.I.T.

Je viens de découvrir la vie de Kelvin Doe, un jeune inventeur sierra léonais de 15 ans. Kelvin récupère des objets dans les poubelles pour créer les piles, générateurs et autres appareils dont il a besoin pour générer l'électricité et fournir une station de radio à sa communauté. Son but: permettre à sa communauté de débattre d'idées les concernant et concernant leur pays. Kelvin a d'autres idées, bien entendu. Aidé par un étudiant au doctorat de la M.I.T., David Sengeh, Kelvin fait une tournée de trois semaines dans quelques universités de la côte Est des États-Unis d'Amérique.

Kelvin, que son entourage appelle DJ Focus, est fascinant de vision et d'ambition. kelvin rêve surtout d'aider sa famille. Son expérience rappelle comme il est important de promouvoir l'innovation dans les pays en développement et particulièrement en Afrique. Comme le dis David, son mentor, les solutions aux problèmes de leurs communautés et pour le développement doivent provenir de ces jeunes qui ont besoin de bâtir leur avenir, et non (uniquement) de l'aide des pays du Nord.



Comment l'Afrique en est arrivée là


Voici l'intégral d'une interview accordée à Philippe Perdrix de Jeune Afrique, (édition du 25-31 mars 2012) par une auteure d'origine camerounaise, Axelle Kabou. Sa vision du développement de l'Afrique est critique et elle nous pousse à regarder au delà des indicateurs économiques qui prouvent que les choses vont mieux sur le continent mère. D'autre part, Axelle Kabou remonte le temps pour expliquer, par exemple, les crises politiques contemporaines. Elle vient de publier "Comment l'Afrique en est arrivée là" chez l'Harmattan (collection Points de vue), qui suit son premier livre, "Et si l'Afrique refusait le développement".

Depuis plusieurs années, la question du retour vers l'Afrique me titille le subconscient. Mais je résiste à l'idée de l'élaborer pour des raisons aussi superficielles que personnelles. Au-delà de ces raisons cependant, la soudaine "croissance", le soudain "boom" économique et les soudaines perspectives alléchantes vantées dans les médias ces dernières années me dérangent. J'en ai entendu parlé et j'ai lu sur la question, mais lors d'un voyage en Afrique en 2010, je n'ai pas aimé ce que j'ai vu. La pauvreté est toujours rampante, elle est partout, la corruption règne en maître et surtout il y a, dans les classes moyennes et malgré des conditions de vie enviables, un certain désespoir. C'est encore, à mes yeux, la loi de la jungle, manger ou être mangé, à moins qu'il ne s'agisse de l'expression du capitalisme. Je sais que je mélange tout, mais je n'ai pas vu de progrès sur le plan social... Peut-être y suis-je resté trop peu de temps (trois semaines)? Quoi qu'il en soit, je suis surpris de ces propos d'Axelle Kabou qui font écho à ma perception et à mon scepticisme: c'est bien qu'il y ait plus d'immeubles, plus de jeunes et plus de voitures, mais il y a aussi plus de pauvres pour qui les états font si peu.


Le développement de l’Afrique est-il possible ? Quelle est la place de l’intellectuel africain ? Voilà deux questions qui taraudent les esprits de plusieurs analystes. Axelle Kabou, de nationalité camerounaise, émet une analyse sans complaisance : elle est pessimiste. Sans nier les bons résultats économiques du continent, l’intellectuelle camerounaise s’insurge contre ceux qui évoquent des «lendemains radieux». Elle l’affirme avec force dans son dernier essai, Comment l’Afrique en est arrivée là. Lionel Zinsou, un intellectuel béninois, lui, est optimiste. Il est persuadé que «l’Afrique est la Chine de demain». Le débat est lancé.


Jeune Afrique : Depuis la sortie, en 1991, de votre livre «Et si l’Afrique refusait le développement?»qui avait suscité une vive polémique, pourquoi êtes-vous restée silencieuse?

Axelle Kabou : Car, je ne suis pas un écrivain. Je suis une personne qui lit énormément et qui ressent le besoin à un moment donné de partager des connaissances sur des sujets qui l’empêchent de dormir; en l’occurrence le passé de l’Afrique et ses trajectoires possibles dans le futur.

Avez-vous été affectée par les attaques dont vous avez fait l’objet ? On vous a quand même accusé de dépeindre une Afrique incapable de se développer …
Non. D’ailleurs, je n’ai pas répondu aux attaques et personne n’a jamais lu une contre-tribune d’Axelle Kabou. Je comprends que l’on puisse détester ce que j’écris, mais j’essaie aussi de comprendre pourquoi ce livre a suscité une telle haine. En fait, il y a eu un profond malentendu, car beaucoup ont considéré que mon ouvrage était académique. C’était plutôt un pamphlet. Mais il ne s’est jamais agi pour moi de décrire des tares congénitales. L’Afrique a toujours été capable de mobilité, de progrès, d’évolution et d’intelligence. Etant de culture française, je pensais que ma liberté d’expression était un acquis. Mais on m’a reproché de ne pas être Africaine, d’être une étrangère s’occupant de choses qui ne la concernaient pas.

En 1991, vous expliquiez que le sous-développement du continent était essentiellement dû aux mentalités et aux cultures africaines. Cette fois, vous prétendez que sa marginalisation repose sur sept mille ans d’Histoire. Sauf qu’entre-temps, on ne parle plus de sous-développement mais de pays en voie de développement, voire, pour certains, de pays émergents. N’avez-vous pas le sentiment d’être à rebours ?
Mon livre parle des difficultés permanentes de l’insertion des économies africaines dans le monde. Il y a deux façons d’envisager l’histoire des sociétés. Soit on considère qu’elles émergent du vide, et alors on parle en apesanteur, on produit des discours éthérés et on divague. Soit on considère que seule une perspective longue, chère à Fernand Braudel, permet de comprendre leurs évolutions. Il va de soi que je préconise la seconde démarche.

D’accord pour l’approche, mais l’Afrique est en plein décollage, et de nombreux indicateurs l’attestent (forte croissance, baisse de la pauvreté, augmentation des investissements étrangers, apparition d’une classe moyenne…). La situation est-elle aussi grave qu’en 1991 ?
Oui, elle l’est. Les économistes monopolisent les discours sur l’Afrique et alignent des statistiques pour prétendre qu’elle est en train de s’en sortir. Ils commettent leurs crimes habituels. Mais si on interroge des historiens, des sociologues et des politistes, on s’apercevra que nous traversons un scénario très classique. Aux XVIe et XVIIe siècles déjà, la côte sénégambienne, avec sa bourgeoisie entreprenante, très intégrée au commerce mondial, connaissait une forte croissance. Pour quels résultats? Dans les cénacles où l’on discourt sans fin sur l’Afrique, on préfère nier les crises, les massacres, les pogroms … Il faut être solaire. Je refuse d’entrer dans un temple solaire. Tirer des prospectives radieuses sur la base de trois ou quatre indicateurs est insupportable. C’est du clinquant. Cette afro-ferveur m’insupporte, car c’est de la paresse.

La solitaire de Brest
C’est depuis la pointe du Finistère, à Brest, que Kabou a écrit Comment l’Afrique en est arrivée là. Elle habite en Bretagne depuis huit ans avec sa famille. Elle fait des traductions et assure la révision de rapports internationaux après avoir effectué de longs séjours au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Zimbabwe, notamment comme consultante pour différentes organisations internationales. Avec son mari, un Franco-sénégalais travaillant à Addis-Abeba à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), elle effectue également des allers-retours entre la France et l’Ethiopie. «Axelle la maudite», depuis son essai Et si l’Afrique refusait le développement?, publié en 1991 chez Harmattan, n’a donc pas lâché l’Afrique.
Tout juste consent-elle à avouer un «dépit amoureux». Les coupures d’électricité, les tracasseries de la vie quotidienne…, mais sans doute aussi le conservatisme de sociétés traditionnelles, ont eu raison de sa patience. Cette personnalité troublante, «de culture française mais attachée au Cameroun», ne laisse pas indifférent. Les éclats de rire sont francs, les embardées rhétoriques pleines de malice, mais la charge est virulente lorsqu’il s’agit de dénoncer l’afro-ferveur: «Une paresse qui m’insupporte».
PH.P.
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Niez-vous le décollage économique actuel ?
Non, il est indéniable. Chaque fois qu’il y a une redistribution des cartes à l’échelle mondiale, l’Afrique est invitée à y participer en apportant des hommes et des matières premières. Mais son rôle est subalterne, et ce mode d’arrimage perdure. En fait, l’Afrique est reconvoitée. Il suffira que la donne économique mondiale change pour qu’elle retombe dans l’oubli, la misère et les tréfonds de l’Histoire. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas le fruit d’une conquête africaine. L’Afrique reste larguée.

A ceci près qu’aux XVIe et XVIIe siècles, l’Afrique ne comptait que quelques dizaines de millions d’habitants; aujourd’hui, c’est plus d’un milliard. Certains analystes, comme Jean-Michel Severino dans son livre Le Temps de l’Afrique ou Lionel Zinsou(lire pp. 35-37), parlent d’un bonus démographique. Pourquoi ne pas croire à ce scénario ?
Sacraliser la démographie en ignorant les interactions entre plusieurs facteurs, c’est faire du
«démographisme» mercantile. Il est plus probable que ces dynamiques actuellement à l’œuvre, dans des espaces difficilement «territorialisables», provoquent des conflits.

Vous reprenez la théorie darwinienne…
Cela s’est toujours passé ainsi. Quand il y a concurrence pour des ressources, il y a des guerres.

On peut avoir une autre lecture. En 2050, l’Afrique disposera du quart de la population active mondiale, n’est-ce pas un formidable levier pour créer de la richesse ?
Non, car l’Afrique ne dispose pas du socle nécessaire. Les rapports à la connaissance, la science et l’éducation sont extrêmement diaphanes. Pour qu’une dynamique d’exploitation des savoirs se mette en place, quelques décennies ne suffiront pas. De ce point de vue, 2050 me paraît être un horizon extrêmement court, et cela ne se fera pas sans convulsions. Le temps de l’Afrique n’est pas encore venu. Il y a des signes positifs, mais ce sont des pépites dans un fleuve qui rebrousse chemin.

Vous parlez même d’une continuité de la traite négrière jusqu’aux comportements de prédation économique d’aujourd’hui…
Absolument. L’Afrique a toujours eu des entrepreneurs innovants, mais les héritages historiques sont prégnants. Nous ne sommes pas sortis de traites négrières et d’économies de comptoirs. Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire l’illustre à merveille. Ouattara et Gbagbo sont des «seigneurs de guerre» qui visaient le pouvoir et le contrôle de la terre en nouant des alliances avec des étrangers. Les sociétés africaines ont sécrété des pouvoirs prédateurs. Nous n’avons pas de classes dirigeantes capables de nouer des pactes avec les populations pour créer de la richesse, mais des couches dominantes qui accaparent les ressources naturelles avec le concours de l’extérieur.
Cette connexion au monde n’a pas varié, et cette matrice reste valable. Plus grave, ce processus s’est aggravé avec une insertion croissante dans les réseaux internationaux maffieux.

La prédation et l’exploitation seraient donc dans les gènes africains ?
Je ne suis pas biologiste. On peut supposer que nous passons d’une économie d’extraction à une économie d’accumulation d’une économie de prédation à une économie de production, mais l’issue est incertaine. La direction peut être heureuse ou tragique. Et cela ne relève pas de l’ingénierie sociale et politique.

A propos de corruption et de criminalisation des économies, voire des Etats, bien d’autres pays à travers le monde démontrent que ces dysfonctionnements ne sont pas forcément un frein au développement …
Oui, lorsque l’argent récolté ou détourné est réinvesti sur place, qu’il permet de mettre les gens au travail et de produire de la richesse endogène.
Vous ne croyez pas aux bienfaits des politiques publiques, à la bonne gouvernance, à la démocratie …
C’est le hasard qui est au pouvoir en Afrique. Il n’y a pas de dirigeants, ni de démocratie. Les élections ne sont même pas financées par les Africains.

En vous écoutant, on arrive à se demander si vous ne donnez pas raison à Nicolas Sarkozy, qui estime que «l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire»…
Dans un cas, nous sommes dans la pipolisation d’un discours. Dans mon cas, je cherche à mieux comprendre les trajectoires africaines. Cela n’a rien à voir. Je ne crois pas à l’immuabilité du continent. Simplement, il est impossible de prédire l’avenir. L’Afrique peut être le continent de demain, elle peut être aussi une terre de massacres et de guerres. Ce n’est pas une prospective paresseuse qui permettra de trancher.

L’Afrique n’est donc pas condamnée …
Il n’y a pas de peuples condamnés. Nous fabriquons tous notre histoire, mais ce qui peut se passer est incertain. Les présupposés qui permettent de mettre en scène une Afrique radieuse sont branlants et suspects.

Panorama des leaders africains

En passant sur un des mes sites préférés, Je Wanda Magazine, je suis tombé sur une série intéressante: le panorama des leaders africains. Deux articles et les personnes qui y sont décrites ont attiré mon attention. Il s'agit d'Ory Okolloh, activiste et juriste kenyane que j'avais déjà vu sur TED (voir ci-bas) et de Herman Chinery-Hesse, homme d'affaires ghanéen pour qui les technologies de l'information constituent une opportunité à ne pas manquer pour le développement de l'Afrique. "La technologie constitue pour l’Afrique le seul moyen de devenir riche. Nous ne sommes pas dotés d’une infrastructure appropriée et nous ne pouvons pas rivaliser en ce qui concerne la production… Mais si vous m’asseyez devant un ordinateur personnel et que vous me demandez de créer un logiciel pour un client chinois, je peux affronter pied à pied quiconque qui s’essaie à la même chose aux États-Unis d’Amérique".





Trailwalker 2011



Certaines organisations non-gouvernementales internationales (ONGI) n'ont plus à être présentées. La prolifération de crises de tout genre, tremblements de terre, conflits armés qui s'éternisent, inondations et plus récemment famine, les poussent à nous rappeler notre devoir d'aide envers les plus démunis. En effet, 95% de la population mondiale n'a pas accès à l'eau courante, l'électricité, un toit, l'éducation, des vêtements et de la nourriture à volonté.

Parmi ces organisations, Oxfam fait figure de proue de par sa longévité et de par la qualité des actions qu'elle a menées.

Au Canada, Oxfam Canada (OC) organise chaque année une activité de levée de fonds d'envergure: Trailwalker. Les participants doivent, par équipe de quatre, franchir un trajet de 100km en randonnée sur route, en forêt et sur d'autres types de terrain.  Le week-end dernier, j'ai assisté à la troisième édition de cette activité dont l'objectif est également d'accroître la visibilité d'OC et de faire prendre conscience des enjeux qui minent la planète. Plus spécifiquement, OC met l'accent sur les droits de la femme et l'égalité des genres.

Trailwaker a justement rappelé à l'indigène du monde que je suis, une partie de ses racines. J'ai pensé aux millions de femmes, d'hommes et d'enfants qui parcourent des kilomètres sans équipe de soutien, chaussures de randonnées ou bâtons de marche pour aller chercher de l'eau, de la nourriture ou encore plus de sécurité. Ces images m'ont aidé à motiver mon équipe et les marcheurs. Ces images m'ont renforcé dans le désir d'accomplir Trailwalker pour moi, mais aussi pour eux: chaque équipe a un objectif minimum de levée de fonds de 2.500$ et cette année, trois équipes ont récolté plus de 10.000$ chacune pour les programmes d'OC en Afrique, en Asie et dans les Amériques!

CULTIVONS

Quelque chose de génial se prépare! C'est CULTIVONS, la nouvelle campagne globale pour de meilleures façons de cultiver la terre, de partager et de vivre ensemble. C'est une campagne pour les milliards que nous sommes à manger de la nourriture et pour ceux qui  la cultivent, une campagne pour un futur où il y aurait assez de nourriture pour tous. 


En 2050, nous serons neuf milliards assis dans la salle à manger globale. Comment allons-nous nourrir tout le monde?


Eh bien, j'espère qu'en semant les graines de ce débat aujourd'hui, nous pourrons trouver des solutions communes pour nourrir la planète.  


Rejoignez-moi autour de la table des neuf milliards de personnes: http://oxfam.ca/grow








There's something exciting cooking up!  It's called GROW: a new global campaign for better ways to grow, share, and live together. A campaign for the billions of us who eat food, and those grow it, for a future in which everyone always has enough to eat.

In 2050, there's going to be nine billion of us sitting down at the global dinner table. How are we going to feed everyone?

Well, I'm hoping that by starting to GROW the conversation now, we can find the solutions we need together to feed the planet.

Will you join me at the table for nine billion?  http://oxfam.ca/grow

Mon stage en développement international


Un vieux texte que j'ai oublié de poster...
Mon stage en développement international

Ou l’art de vivre ses rêves


De Yaoundé à Maccchu Picchu: rêver



« Il était une fois un jeune garçon d’origine béninoise qui vivait au Cameroun. Adolescent, il portait des lunettes, écrivait des poèmes et adorait lire. Il s’appelait Raïmi. Il deviendra « Inti », comme le soleil, mais je vais trop vite.


Raïmi aimait courir dans les rues du quartier Bastos à Yaoundé, entre les maisons de ses voisins, où il suivait des cours de piano et celle de ses amis, Saïd le marocain, et Christophe le franco-camerounais. Ils allaient tous à l’école française et jouaient au foot et au basket. Les parents de Saïd et de Raïmi travaillaient ensemble et s’employaient à leur manière à « sauver le monde ». En fait, ils travaillaient pour l’UNICEF. C’est ainsi que Raïmi rencontra « Monsieur Aguirre », qui travaillait pour la même agence, dans le même pays, à la même époque. Monsieur Aguirre était équatorien et Raïmi rêva de « sauver le monde » en Amérique Latine, puisque lui était en train de « sauver le monde » en Afrique. C’est ainsi que naquit le rêve. »


Tananarive, Montréal, Winnipeg, Riobamba : « sauver le monde »




C’est ainsi que naquit mon rêve, et quand j’y repense, je n’arrive pas toujours à croire que je l’ai déjà réalisé. Entre ce premier éveil au reste du monde et l’escalade de la montagne sacrée, bien des choses se sont passées. J’ai grandi entre le Bénin, mon pays natal, et le Cameroun. La France est devenue un peu mon pays d’adoption par le biais de mes études secondaires. Enfin, j’ai passé quelques belles années à Madagascar avant de m’envoler pour Montréal et Winnipeg, où j’ai complété mes études en gestion et en développement international. Durant mes dernières années universitaires, je me suis découvert une passion pour le développement économique communautaire (DEC) et l’économie sociale.


Féru d’entreprenariat, j’ai travaillé comme consultant en gestion pour les entrepreneurs et les populations marginalisées telles que les immigrants et refugiés, les communautés bilingues et les organismes à but non lucratif venant en aide à ces populations. J’ai ensuite collaboré avec le Réseau canadien de DEC (RCDEC) et le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM).


En 2007, après bien des aventures, je découvre le Centre de solidarité international du Saguenay-Lac-Saint-Jean (CSI) qui va m’offrir la possibilité de travailler à Riobamba, en Équateur. Dans le cadre du Programme de jeunes stagiaires internationaux (PJSI) de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), je vais pouvoir apporter un appui technique en entreprenariat social, en gestion et en commercialisation équitable à une ONG locale et à des groupes de femmes autochtones.





Des côtes pacifiques de Montañita à Catequilla, le centre du monde, des forêts amazoniennes aux ruines d’Ingarpirca, j’ai vu beaucoup de l’Équateur. Mais plus que les paysages, c’est le voyage intérieur que cette expérience a permis, qui est fascinant. J’ai mesuré mes préjugés à l’échelle de nouvelles réalités et en tant que canadien d’origine africaine, j’ai vécu une expérience enrichissante en Amérique Latine. J’ai réalisé que je transcendais mon expérience canadienne pour retrouver mes racines africaines le jour où j’ai raconté mon rêve d’adolescent aux femmes des cantons de Riobamba et de Colta. Ce jour-là, je suis devenu leur frère et leur fils, elles sont devenues mes mères et mes amies.



3. Revenir



« Comment tu résumerais ton voyage en une phrase? » Me demanda un collègue du CSI. J’étais en train d’achever mon bilan-retour à Alma et j’écrivais les derniers mots de mon rapport.


« C’est drôle que tu me demandes ça maintenant, lui répondis-je. Je venais justement de penser à quelque chose. Tiens, je te l’ai écris ici, sur ton babillard… » Je lui indiquai alors les mots que j’avais gribouillé à l’encre rouge :


« Je suis de toutes les Afrique, je suis de toutes les Amériques, je suis Indigène du monde… »


Je me sens également Équatorien maintenant. Je me sens appartenir à tous ces volcans, à ces montagnes et à ces terres où j’ai vécu par la sueur que j’ai versée en les traversant, les visages que j’ai embrassés et le vin que j’ai partagé. Le visage buriné des femmes indigènes du Canton de Colta est aussi gravé en moi que celui des enfants malgaches du Rova d’Antananarivo et des immigrants pakistanais cherchant une opportunité professionnelle au Manitoba. Oh! Quel souvenir que celui de ce tunnel du centre-ville de la capitale malgache noirci par les gaz d’échappement qui sert de dortoir aux enfants de la rue! Il ressemble étrangement à ceux de Quito… Le bruit des sandales qui claquent sur le sol de poussière des chemins de Yamoussoukro résonne encore à mes oreilles : je savais que les femmes africaines en milieu rural se lèvent tôt pour aller chercher de l’eau. Je sais maintenant qu’il en est de même pour leurs sœurs équatoriennes, qui dès l’aube s’en vont au marché vendre pour si peu, les produits de leurs potagers dont elles privent leurs familles. Et j’ai appris que leur courage n’a d’égal que leur soif d’apprendre : à lire, à écrire, à créer des entreprises, à gagner plus d’argent, à offrir un meilleur avenir à leurs enfants.


À Riobamba, en six mois, j’ai pu observer bien des inégalités. Mais de retour au Canada, je me rends compte que le développement n’est pas seulement une affaire internationale. En Équateur, j’ai appliqué des méthodes et utilisés des outils que j’ai appris à maîtriser ici. J’ai même été confronté des problèmes similaires à ceux que rencontrent les spécialistes en développement local de Winnipeg, de Thompson ou de Brandon : l’alcoolisme, le logement, le racisme, l’emploi, le partage des ressources…


Je reviens donc au DEC et à l’économie sociale pour améliorer la vie des populations marginalisées, jeunes, femmes, personnes à faible revenu ou vivant en minorité ou avec un handicap, immigrants ou aborigènes. Mon intérêt s’est accru autant que ma capacité de travailler avec eux. Je veux participer à la vie de ma communauté apprendre et échanger: émissions de radio, comité des jeunes leaders, Réseau d’action des immigrants et des réfugiés, conférences... La meilleure façon de s’intégrer à sa communauté n’est-elle pas d’y être actif? D’apporter quelque chose?


4. À quoi ressemble l’avenir?



Un nouveau soleil se lève. De nouveaux rêves, de nouveaux horizons.


Il y a quelques semaines, j’ai invité ma conjointe à se joindre à une rencontre du Réseau d’action des immigrants et des réfugiés du RCDEC avec moi pour la première fois. Deux praticiennes que je respecte beaucoup donnaient une conférence, Gulalai Habib venue de Colombie-Britannique, et Yvonne Chui, venue d’Alberta. Ma conjointe s’est un peu ennuyée, l’économie sociale et le DEC ne sont pas ses centres d’intérêt. Mais j’ai remarqué qu’elle a suggéré des solutions, elle s’est ouverte et a écouté, et elle a proposé de m’aider dans mon travail. C’est une première! Je peux donc conclure comme dans les contes de fées: ils continuèrent de s’impliquer dans leur communauté et de faire du développement local ensemble;













« ils vécurent heureux, longtemps, et eurent de nombreux enfants! »

L'inform'Nations - Centre de Solidarité Internationale SLSJ

Numéro 3 : Mars 2007
Retour de stage
Deux des trois stagiaires individuels, Noémie Pomerleau-Carpentier et Raïmi B. Osseni, étaient de passage à Alma à la fin du mois de février pour tracer leur bilan de stage, après cinq mois passés au Burkina Faso et en Équateur.

Les deux stagiaires Noémie Pomerleau-Carpentier et Raïmi B. Osseni ont profité de leur passage à Alma pour faire un saut dans les studios de CBJ-Radio-Canada afin de raconter leur expérience à la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Rappelons que Noémie travaillait auprès des enfants de la rue à Ouagadougou au Burkina Faso et que Raïmi appuyait notre partenaire CEDIS en Équateur, pour le renforcement des organisations de femmes dans leurs initiatives de commercialisation équitable.