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Comment l'Afrique en est arrivée là


Voici l'intégral d'une interview accordée à Philippe Perdrix de Jeune Afrique, (édition du 25-31 mars 2012) par une auteure d'origine camerounaise, Axelle Kabou. Sa vision du développement de l'Afrique est critique et elle nous pousse à regarder au delà des indicateurs économiques qui prouvent que les choses vont mieux sur le continent mère. D'autre part, Axelle Kabou remonte le temps pour expliquer, par exemple, les crises politiques contemporaines. Elle vient de publier "Comment l'Afrique en est arrivée là" chez l'Harmattan (collection Points de vue), qui suit son premier livre, "Et si l'Afrique refusait le développement".

Depuis plusieurs années, la question du retour vers l'Afrique me titille le subconscient. Mais je résiste à l'idée de l'élaborer pour des raisons aussi superficielles que personnelles. Au-delà de ces raisons cependant, la soudaine "croissance", le soudain "boom" économique et les soudaines perspectives alléchantes vantées dans les médias ces dernières années me dérangent. J'en ai entendu parlé et j'ai lu sur la question, mais lors d'un voyage en Afrique en 2010, je n'ai pas aimé ce que j'ai vu. La pauvreté est toujours rampante, elle est partout, la corruption règne en maître et surtout il y a, dans les classes moyennes et malgré des conditions de vie enviables, un certain désespoir. C'est encore, à mes yeux, la loi de la jungle, manger ou être mangé, à moins qu'il ne s'agisse de l'expression du capitalisme. Je sais que je mélange tout, mais je n'ai pas vu de progrès sur le plan social... Peut-être y suis-je resté trop peu de temps (trois semaines)? Quoi qu'il en soit, je suis surpris de ces propos d'Axelle Kabou qui font écho à ma perception et à mon scepticisme: c'est bien qu'il y ait plus d'immeubles, plus de jeunes et plus de voitures, mais il y a aussi plus de pauvres pour qui les états font si peu.


Le développement de l’Afrique est-il possible ? Quelle est la place de l’intellectuel africain ? Voilà deux questions qui taraudent les esprits de plusieurs analystes. Axelle Kabou, de nationalité camerounaise, émet une analyse sans complaisance : elle est pessimiste. Sans nier les bons résultats économiques du continent, l’intellectuelle camerounaise s’insurge contre ceux qui évoquent des «lendemains radieux». Elle l’affirme avec force dans son dernier essai, Comment l’Afrique en est arrivée là. Lionel Zinsou, un intellectuel béninois, lui, est optimiste. Il est persuadé que «l’Afrique est la Chine de demain». Le débat est lancé.


Jeune Afrique : Depuis la sortie, en 1991, de votre livre «Et si l’Afrique refusait le développement?»qui avait suscité une vive polémique, pourquoi êtes-vous restée silencieuse?

Axelle Kabou : Car, je ne suis pas un écrivain. Je suis une personne qui lit énormément et qui ressent le besoin à un moment donné de partager des connaissances sur des sujets qui l’empêchent de dormir; en l’occurrence le passé de l’Afrique et ses trajectoires possibles dans le futur.

Avez-vous été affectée par les attaques dont vous avez fait l’objet ? On vous a quand même accusé de dépeindre une Afrique incapable de se développer …
Non. D’ailleurs, je n’ai pas répondu aux attaques et personne n’a jamais lu une contre-tribune d’Axelle Kabou. Je comprends que l’on puisse détester ce que j’écris, mais j’essaie aussi de comprendre pourquoi ce livre a suscité une telle haine. En fait, il y a eu un profond malentendu, car beaucoup ont considéré que mon ouvrage était académique. C’était plutôt un pamphlet. Mais il ne s’est jamais agi pour moi de décrire des tares congénitales. L’Afrique a toujours été capable de mobilité, de progrès, d’évolution et d’intelligence. Etant de culture française, je pensais que ma liberté d’expression était un acquis. Mais on m’a reproché de ne pas être Africaine, d’être une étrangère s’occupant de choses qui ne la concernaient pas.

En 1991, vous expliquiez que le sous-développement du continent était essentiellement dû aux mentalités et aux cultures africaines. Cette fois, vous prétendez que sa marginalisation repose sur sept mille ans d’Histoire. Sauf qu’entre-temps, on ne parle plus de sous-développement mais de pays en voie de développement, voire, pour certains, de pays émergents. N’avez-vous pas le sentiment d’être à rebours ?
Mon livre parle des difficultés permanentes de l’insertion des économies africaines dans le monde. Il y a deux façons d’envisager l’histoire des sociétés. Soit on considère qu’elles émergent du vide, et alors on parle en apesanteur, on produit des discours éthérés et on divague. Soit on considère que seule une perspective longue, chère à Fernand Braudel, permet de comprendre leurs évolutions. Il va de soi que je préconise la seconde démarche.

D’accord pour l’approche, mais l’Afrique est en plein décollage, et de nombreux indicateurs l’attestent (forte croissance, baisse de la pauvreté, augmentation des investissements étrangers, apparition d’une classe moyenne…). La situation est-elle aussi grave qu’en 1991 ?
Oui, elle l’est. Les économistes monopolisent les discours sur l’Afrique et alignent des statistiques pour prétendre qu’elle est en train de s’en sortir. Ils commettent leurs crimes habituels. Mais si on interroge des historiens, des sociologues et des politistes, on s’apercevra que nous traversons un scénario très classique. Aux XVIe et XVIIe siècles déjà, la côte sénégambienne, avec sa bourgeoisie entreprenante, très intégrée au commerce mondial, connaissait une forte croissance. Pour quels résultats? Dans les cénacles où l’on discourt sans fin sur l’Afrique, on préfère nier les crises, les massacres, les pogroms … Il faut être solaire. Je refuse d’entrer dans un temple solaire. Tirer des prospectives radieuses sur la base de trois ou quatre indicateurs est insupportable. C’est du clinquant. Cette afro-ferveur m’insupporte, car c’est de la paresse.

La solitaire de Brest
C’est depuis la pointe du Finistère, à Brest, que Kabou a écrit Comment l’Afrique en est arrivée là. Elle habite en Bretagne depuis huit ans avec sa famille. Elle fait des traductions et assure la révision de rapports internationaux après avoir effectué de longs séjours au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Zimbabwe, notamment comme consultante pour différentes organisations internationales. Avec son mari, un Franco-sénégalais travaillant à Addis-Abeba à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), elle effectue également des allers-retours entre la France et l’Ethiopie. «Axelle la maudite», depuis son essai Et si l’Afrique refusait le développement?, publié en 1991 chez Harmattan, n’a donc pas lâché l’Afrique.
Tout juste consent-elle à avouer un «dépit amoureux». Les coupures d’électricité, les tracasseries de la vie quotidienne…, mais sans doute aussi le conservatisme de sociétés traditionnelles, ont eu raison de sa patience. Cette personnalité troublante, «de culture française mais attachée au Cameroun», ne laisse pas indifférent. Les éclats de rire sont francs, les embardées rhétoriques pleines de malice, mais la charge est virulente lorsqu’il s’agit de dénoncer l’afro-ferveur: «Une paresse qui m’insupporte».
PH.P.
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Niez-vous le décollage économique actuel ?
Non, il est indéniable. Chaque fois qu’il y a une redistribution des cartes à l’échelle mondiale, l’Afrique est invitée à y participer en apportant des hommes et des matières premières. Mais son rôle est subalterne, et ce mode d’arrimage perdure. En fait, l’Afrique est reconvoitée. Il suffira que la donne économique mondiale change pour qu’elle retombe dans l’oubli, la misère et les tréfonds de l’Histoire. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas le fruit d’une conquête africaine. L’Afrique reste larguée.

A ceci près qu’aux XVIe et XVIIe siècles, l’Afrique ne comptait que quelques dizaines de millions d’habitants; aujourd’hui, c’est plus d’un milliard. Certains analystes, comme Jean-Michel Severino dans son livre Le Temps de l’Afrique ou Lionel Zinsou(lire pp. 35-37), parlent d’un bonus démographique. Pourquoi ne pas croire à ce scénario ?
Sacraliser la démographie en ignorant les interactions entre plusieurs facteurs, c’est faire du
«démographisme» mercantile. Il est plus probable que ces dynamiques actuellement à l’œuvre, dans des espaces difficilement «territorialisables», provoquent des conflits.

Vous reprenez la théorie darwinienne…
Cela s’est toujours passé ainsi. Quand il y a concurrence pour des ressources, il y a des guerres.

On peut avoir une autre lecture. En 2050, l’Afrique disposera du quart de la population active mondiale, n’est-ce pas un formidable levier pour créer de la richesse ?
Non, car l’Afrique ne dispose pas du socle nécessaire. Les rapports à la connaissance, la science et l’éducation sont extrêmement diaphanes. Pour qu’une dynamique d’exploitation des savoirs se mette en place, quelques décennies ne suffiront pas. De ce point de vue, 2050 me paraît être un horizon extrêmement court, et cela ne se fera pas sans convulsions. Le temps de l’Afrique n’est pas encore venu. Il y a des signes positifs, mais ce sont des pépites dans un fleuve qui rebrousse chemin.

Vous parlez même d’une continuité de la traite négrière jusqu’aux comportements de prédation économique d’aujourd’hui…
Absolument. L’Afrique a toujours eu des entrepreneurs innovants, mais les héritages historiques sont prégnants. Nous ne sommes pas sortis de traites négrières et d’économies de comptoirs. Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire l’illustre à merveille. Ouattara et Gbagbo sont des «seigneurs de guerre» qui visaient le pouvoir et le contrôle de la terre en nouant des alliances avec des étrangers. Les sociétés africaines ont sécrété des pouvoirs prédateurs. Nous n’avons pas de classes dirigeantes capables de nouer des pactes avec les populations pour créer de la richesse, mais des couches dominantes qui accaparent les ressources naturelles avec le concours de l’extérieur.
Cette connexion au monde n’a pas varié, et cette matrice reste valable. Plus grave, ce processus s’est aggravé avec une insertion croissante dans les réseaux internationaux maffieux.

La prédation et l’exploitation seraient donc dans les gènes africains ?
Je ne suis pas biologiste. On peut supposer que nous passons d’une économie d’extraction à une économie d’accumulation d’une économie de prédation à une économie de production, mais l’issue est incertaine. La direction peut être heureuse ou tragique. Et cela ne relève pas de l’ingénierie sociale et politique.

A propos de corruption et de criminalisation des économies, voire des Etats, bien d’autres pays à travers le monde démontrent que ces dysfonctionnements ne sont pas forcément un frein au développement …
Oui, lorsque l’argent récolté ou détourné est réinvesti sur place, qu’il permet de mettre les gens au travail et de produire de la richesse endogène.
Vous ne croyez pas aux bienfaits des politiques publiques, à la bonne gouvernance, à la démocratie …
C’est le hasard qui est au pouvoir en Afrique. Il n’y a pas de dirigeants, ni de démocratie. Les élections ne sont même pas financées par les Africains.

En vous écoutant, on arrive à se demander si vous ne donnez pas raison à Nicolas Sarkozy, qui estime que «l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire»…
Dans un cas, nous sommes dans la pipolisation d’un discours. Dans mon cas, je cherche à mieux comprendre les trajectoires africaines. Cela n’a rien à voir. Je ne crois pas à l’immuabilité du continent. Simplement, il est impossible de prédire l’avenir. L’Afrique peut être le continent de demain, elle peut être aussi une terre de massacres et de guerres. Ce n’est pas une prospective paresseuse qui permettra de trancher.

L’Afrique n’est donc pas condamnée …
Il n’y a pas de peuples condamnés. Nous fabriquons tous notre histoire, mais ce qui peut se passer est incertain. Les présupposés qui permettent de mettre en scène une Afrique radieuse sont branlants et suspects.

Voyage musical

Petit voyage musical vers mes années lycées, l'insomniaque que je suis redevenu retourne dans le monde des notes jazzy de Tracy Chapman!



J'ai découvert cette chanteuse américaine de 48 ans, originaire de Cleveland et vivant à San Francisco, il y a une quinzaine d'années du temps où, jeune poète, philosophe et joueur de basketball, je frottais de mes pantalons les bancs du Lycée français de Tananarive à Madagascar. Des amis m'en avaient refilé une cassette -eh oui, en ce temps là, on passait de la face A à la face B pour écouter un album- et adolescent plutôt romantique et sentimental, j'ai tout de suite apprécié la voix douce et chaleureuse, mais surtout la musique dépouillée de ses albums. De plus, apprenti en mal de pratique de la langue de Shakespeare, j'ai été touché par le sens profond des paroles de ses chansons que je commençais à comprendre.

La vie de Tracy-la-timide (qui a un diplôme en anthropologie et en études africaines de l'université Tufts au Massachusetts, clin d'oeil à mon amie A.G.) semble, loin des soirées mondaines de la jet set, continuellement refléter  l'Amérique profonde. Elle aime se produire en Europe et utilise simplement sa voix et sa guitare pour dénoncer l'injustice et la pauvreté, parler de révoltes, de douleurs, de promesses ou d'amours trahies et d'espoirs d'évasion.

Parmi mes préférés, son deuxième album sorti en 1989, et la chanson titre, "Crossroads" que voici. Tout un symbole.

Bonne nuit!



Attawapiskat

Ben, qu’ils déménagent et aillent où ils veulent! » dit un certain monsieur Normand sur Maisonneuve en Direct, une émission de la radio nationale, en parlant de la question de logement des amérindiens. C'est un après-midi de grande écoute et de nombreuses personnes appellent pour donner leur avis sur la question de l'état d'urgence décrété à Attawapiskat.

Cette question est d’actualité parce que dans cette réserve "La misère autochtone indiffère. Ce qui devrait être un honteux scandale pour un pays riche comme le Canada est perçu par plusieurs comme la faute des communautés autochtones elles-mêmes." (Le devoir, 2 décembre 2011) 

M. Normand ne croit pas que le gouvernement ait à payer quoi que ce soit pour aider les populations autochtones. L'intervenant suivant quant à lui, rappelle que voilà plus de deux cent ans que l'« homme blanc » exploite ces terres alors que les peuples autochtones n’avaient même pas la notion de posséder la terre et en vivaient pleinement et librement.

Débat d'idées.

CULTIVONS

Quelque chose de génial se prépare! C'est CULTIVONS, la nouvelle campagne globale pour de meilleures façons de cultiver la terre, de partager et de vivre ensemble. C'est une campagne pour les milliards que nous sommes à manger de la nourriture et pour ceux qui  la cultivent, une campagne pour un futur où il y aurait assez de nourriture pour tous. 


En 2050, nous serons neuf milliards assis dans la salle à manger globale. Comment allons-nous nourrir tout le monde?


Eh bien, j'espère qu'en semant les graines de ce débat aujourd'hui, nous pourrons trouver des solutions communes pour nourrir la planète.  


Rejoignez-moi autour de la table des neuf milliards de personnes: http://oxfam.ca/grow








There's something exciting cooking up!  It's called GROW: a new global campaign for better ways to grow, share, and live together. A campaign for the billions of us who eat food, and those grow it, for a future in which everyone always has enough to eat.

In 2050, there's going to be nine billion of us sitting down at the global dinner table. How are we going to feed everyone?

Well, I'm hoping that by starting to GROW the conversation now, we can find the solutions we need together to feed the planet.

Will you join me at the table for nine billion?  http://oxfam.ca/grow

Handicaps


Cette petite video m'a beaucoup touchée. Il s'agit de la vie de personnes handicapées qui vivent en marge de nos sociétés du fait de leur handicap mais aussi en terme de pauvreté, de santé, de logement et d'éducation.

Un petit rappel que le monde est peuplé de gens moins bien nantis que nous. Non pas que nous ayons besoin constamment de nous le rappeler, plusieurs d'entre nous en sont conscients, mais arrêter d'en parler, c'est un peu oublier.

Centro de Jovenes y Empleo*

CUSO-VSO a démarré un projet intéressant au Pérou où de plus en plus de jeunes abandonnent l'école, manquent de formation et sont au chômage. Dans le quartier de San Juan de Miraflores et en partenariat avec le Carrefour Jeunesse Emploi de l'Outaouais et l'ONG péruvienne Kallpa, CUSO-VSO a créé un centre d'emploi jeunesse.

Des jeunes péruviens et un bénévole canadien parlent de ce Centro de Jovenes y Empleo*dans le récit de Jacky, le récit d'Oswaldo et le récit de Wilmer. Ils parlent de leurs rêves, de leurs expériences passées et de l'impact du Centre dans leurs vies.

Ce qui me frappe continuellement, c'est le niveau de pauvreté partout dans le monde. L'histoire du mur entre Surco et San Juan (minute 8:30 dans le récit de Jacky) est un rappel des inégalités qui persistent.

Au-delà du caractère promotionnel des films -il faut bien démontrer le bon travail que font les organismes de développement canadiens dans le "sud"- il est agréable de voir et d'entendre parler des résultats de cette initiative. Le grand Wilmer vit dans un taudis et a vendu des cellulaires. Maintenant il économise pour sa formation; Oswaldo, jeune père de vingt ans au regard aigu qui voulait faire des photos pour cinq ou six soles péruviens apprend à démarrer sa petite entreprise; Jacky a enfin compris comment approcher sa recherche d'emploi et en a trouvé un. Espérons que le Centre en aide encore des milliers d'autres.

(*Centre de jeunesse et d'emploi)

Expo d'images de femmes assassinées ou disparues


La question des femmes autochtones assassinées ou disparues en Colombie-Britannique est sans doute une de celles qui interpellerait tout Indigène du monde. L'exposition "The Forgotten" (les oubliées) de 69 toiles de 6 mètres carrés de l'artiste vancouveroise Pamela Masik qui, à sa façon, a voulu témoigner de leur existence attire donc l'attention. Ses mots sont forts:

“I saw my role as an artist to bear witness to the 69 women who were marginalized, went missing and many, ultimately who were murdered, not just by the hands of a serial killer but by our society viewing these women as inconsequential.”

Chez les autochtones (Indiens de l'Amérique du Nord, Métis ou Inuits) cependant, la notion de respect est très importante. Il faut aborder certains sujets avec délicatesse, être patient, consulter et écouter avant de donner une opinion; la blessure de la colonisation par exemple est toujours profonde, la plaie des terres revendiquées est encore béante, les revendications s'expriment encore à travers des discours virulentes et on n'aborde pas ces thèmes à la légère. Il en est de même pour ce qui est de la violence faite aux femmes, souvent les premières victimes, avec les enfants, d'abus et de violences de toutes sortes.

La réaction d'une organisatrice de l'évènement annuel commémorant ces disparitions (Women’s Memorial March in the Downtown Eastside) est catégorique: “‘The Forgotten’ does nothing to stop the violence against women in this community. It exoticizes them and turns them into commodities to promote the ‘Masik brand’”. Ce groupe s'est donc employé avec succès à faire interdire l'exposition au Musée d'Anthropologie de l'université de Colombie-Britannique.

État d'urgence: réfugiés urbains à Montréal

J'ai découvert hier le mani-festival "Etat d'urgence". Dans cette vidéo, un cinquantenaire dépendant des drogues et qui vit dans la rue nous parle de son "kit" de survie dans la rue. L'Indigène des terres d'ici et d'ailleurs ne peut s'empêcher de penser: "il a une brosse à dent? Il reçoit des chèques qu'il encaisse à la banque?" Ce n'est certainement pas le cas des réfugiés urbains des villes de l'hémisphère sud, Mexico, Lagos, Mumbai... En conclusion, à se regarder, on se désole; à se comparer, on se console.