"Adieu mon pays" photo: r. osseni |
Adieu mon pays
Is Canadian multiculturalism a real success story
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Source: http://esl-multicultural-stuff-page4.blogspot.ca/ |
Vie (vide) de Diaspora
"Winnipeg, Octobre 2012
Il y a quelques années, j’ai invité une amie qui habite dans une de ces belles capitales d'Afrique de l'Ouest, à me rejoindre dans la vallée de la Rivière Rouge, où moi j’habitais.
La rivière Rouge est une rivière d'Amérique du Nord qui marque la frontière des États du Minnesota et du Dakota du Nord. Elle a de particulier qu'elle se jette dans le lac Winnipeg situé dans la province du Manitoba, au Canada. Il ne faut pas la confondre avec la rivière Rouge du Québec.
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Source: www.postcolonialstudiesassociation.co.uk |
J'ai quelques amis économistes et c'est vers eux que je me tournerai pour "résoudre" cette équation. Quant à vous, qu’en pensez-vous ?
Fêter 45 anniversaires à la pizzeria du coin: une autre forme de migration
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La pizzeria du coin Source: www.linternaute.com |
J’avais oublié qu’il existe encore des personnes attachées à un endroit précis, une ville, un quartier, un bloc, des rues, des personnes qui auraient pu choisir d’aller ailleurs et qui ne l’ont pas fait, des personnes qui, vraisemblablement le resteront toute leur vie.
Nous autres, migrants perpétuels ou immigrants d’une fois, nous autres « étrangers », « Mopaya », n’avons pas le même rapport au lieu. Pour des raisons diverses qui bien trop souvent nous dépassent, nous avons quitté ces endroits chers à nos cœurs pour nous attacher à de nouveaux paysages. Et quand, par chance, par choix ou par obligation, nous retournons vers les contrées de nos vies passées, ces coins que nous avons quittés enfants, adolescents ou jeunes adultes, nous sommes souvent déconnectés.
Les endroits changent et se métamorphosent. Ils ont changé quand nous y retournons, et nous de notre côté, avons évolué. Le décalage dans l’espace, la distance de la migration, apparait également comme un décalage dans le temps. Ces places, ces lieux, ces espaces n’existent plus que dans nos mémoires. Nous n’aurons plus jamais l’occasion de les visiter, comme la pizzeria de mon collègue : cette tradition est disparue.
Il nous restent les goûts et les odeurs, bien que les parfums et les saveurs changent eux aussi...
Nostalgie! Panique! Que faire alors face à ce vide? Pour plusieurs, je sais qu’il s’agit de revenir souvent pour « rester ancré. » Revenir vers la terre natale, cultiver les liens avec les familles tout en s'enracinant dans cette nouvelle vie. Pour d’autres, au contraire, il faut simplement créer de nouvelles traditions, apprendre à aimer les lieux qu’on fréquente et les parfums qu’on respire. Il faut vivre au présent, en somme, et laisser le passé derrière, par choix ou par nécessité, même si on le chérit et qu’on en entretient la mémoire. Le temps n’est-il pas ainsi fait, de toute façon, que tout change constamment autour de nous?
Ceci dit, pour moi, tout cela est trop éphémère et je suis de ceux -j'en connais peu- qui se créent une troisième voie: toujours recommencer.
En attendant de nouveaux mots
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Source: laclassebleue.fr |
"Écrire, c'est peindre des mots..."
Third Culture Kid (TCKid ou TCK)
"D'où viens-tu?
- Well... ma langue n'a pas de mère...
Avant de savoir marcher, je savais voler..."
À tous ceux qui peuvent se sentir chez eux n'importent où dans le monde, ceux qui ont du mal à s'engager parce qu'ils sont conscients que rien n'est durable, à tous ceux qui parlent plusieurs langues, ont développé une grande empathie et une belle humilité, et souffrent d'être toujours si loin de leurs amis... Je vous invite aussi à aller voir ce documentaire. L'introduction est vraiment bien faite et on y découvre que les défis des TCKids sont, toute somme, universels.
MBA gratuit pour immigrants professionnels
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Source: http://thesocietypages.org/sociologylens/2008/12/ |
Choix
Photo: UQÀM |
Il y a longtemps que je médite sur cette question. J'ai souvent expliqué mon choix par un désir égoïste de vivre dans un milieu où tout est plus "facile" et "accessible" que là d'où je viens. Cette réponse néanmoins me laisse insatisfait car je suis capable de vivre sans le "facile" et l'"accessible". La réponse est donc incomplète et j'ai répondu ceci, beaucoup plus proche de la vérité que la théorie du "choix égoïste", à mon amie.
"Tout a commencé parce que ma famille y voyait une meilleure opportunité que la France, mon premier choix parce que je vous y aurais tous retrouvé. La France sentait trop le roussi avec les histoires de racisme et de discrimination.
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Métro de Montréal 2012 |
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Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir |
Moi, canadien de souche et champion de l'immigration pour... le futur de MES enfants
Comment devient-on un champion de l'immigration? Quelles motivations peuvent-elles justifier de se lancer dans la bataille pour cette "cause" et de vouloir, noblement, aider réfugiés, immigrants économiques, sociaux et autres migrants, à s'installer chez soi?
Au Canada, l'enjeu de la taille et de la croissance de la population est d'abord économique. L'indice synthétique de fécondité est passé de près de 4 enfants par femme au début des années 1960 à 1,49 enfants par femme en 2000 et 1,7 en 2009. Le mode de vie urbain trépidant, la place de la femme sur le marché du travail et les crises économiques ne facilitent pas l'accroissement naturel. Il faut donc, pour accroître la population active, compter sur l'immigration. Pourquoi? Parce que la population active soutient par ses taxes et ses impôts le gouvernement, les jeunes et les personnes âgées. C'est donc, du point de vue du gouvernement canadien une question de survie nationale.
D'autre part, une infime partie -décroissante avec les nouvelles politiques d'immigration- des immigrants sont acceptés pour des raisons "humanitaires" et viennent désormais surtout ... des pays d'Afrique et d'Asie.
Art DeFehr, homme d'affaires manitobain est décrit par le Globe and Mail comme un champion de l'immigration. Cependant c'est la motivation profonde de DeFehr qui me laisse pantois, ce n'est pas son expérience des camps de réfugiés ni son désir d'aider ces derniers mais le désir de garder ses enfants auprès de lui au Manitoba qui lui a fait contribuer à créer une province qui vibre et qui attire. En somme, encore une fois, l'immigrant n'est qu'un payeur de taxes qui contribue au bien-être économique du pays.
C'est clair qu'il y a des avantages pour celui-ci. Un pays tranquille, des lois qui sont respectés, la relative sécurité, la possibilité d'élever sa famille en paix, d'envoyer de l'argent au pays et de travailler. Mais à quel genre d'emplois les immigrants peuvent-ils vraiment aspirer? Quelles sont leurs chances d'occuper des fonctions de choix au sein des entreprises et des administrations? Quel pourcentage d'entre eux réussit vraiment à se tailler une place de choix dans l'univers professionnel de leur pays d'accueil et à quel prix? Les histoires à succès d'immigrante devenue Gouverneure Générale du Canada et de "parcours réussis" sont une infime minorité comparé à celles de titulaires de doctorats et de médecins devenus chauffeurs de taxi. Il y a d'ailleurs surreprésentation des immigrants au sein de cette profession comme le démontre une étude de Citoyenneté et immigration Canada: "La conduite d’un taxi s’est avérée être l’emploi principal de 255 personnes titulaires d’un doctorat
ou d’un diplôme en médecine (ou un domaine connexe), dont 200 immigrants. Des 6 040 autres
chauffeurs de taxi qui détiennent un baccalauréat ou une maîtrise (12 %), la majorité sont
immigrants (80,7 %). En outre, parmi tous les chauffeurs de taxi immigrants, 20,2 % ont au
moins un baccalauréat; ce taux est quatre fois moins élevé chez les chauffeurs de taxi nés au
Canada (4,8 %)."
Ici non plus ce n'est pas facile, cousine
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Le Manitoba - source Wikipedia |
D'Abidjan à Aylmer

Trailwalker 2011
Certaines organisations non-gouvernementales internationales (ONGI) n'ont plus à être présentées. La prolifération de crises de tout genre, tremblements de terre, conflits armés qui s'éternisent, inondations et plus récemment famine, les poussent à nous rappeler notre devoir d'aide envers les plus démunis. En effet, 95% de la population mondiale n'a pas accès à l'eau courante, l'électricité, un toit, l'éducation, des vêtements et de la nourriture à volonté.
Parmi ces organisations, Oxfam fait figure de proue de par sa longévité et de par la qualité des actions qu'elle a menées.
Au Canada, Oxfam Canada (OC) organise chaque année une activité de levée de fonds d'envergure: Trailwalker. Les participants doivent, par équipe de quatre, franchir un trajet de 100km en randonnée sur route, en forêt et sur d'autres types de terrain. Le week-end dernier, j'ai assisté à la troisième édition de cette activité dont l'objectif est également d'accroître la visibilité d'OC et de faire prendre conscience des enjeux qui minent la planète. Plus spécifiquement, OC met l'accent sur les droits de la femme et l'égalité des genres.
Trailwaker a justement rappelé à l'indigène du monde que je suis, une partie de ses racines. J'ai pensé aux millions de femmes, d'hommes et d'enfants qui parcourent des kilomètres sans équipe de soutien, chaussures de randonnées ou bâtons de marche pour aller chercher de l'eau, de la nourriture ou encore plus de sécurité. Ces images m'ont aidé à motiver mon équipe et les marcheurs. Ces images m'ont renforcé dans le désir d'accomplir Trailwalker pour moi, mais aussi pour eux: chaque équipe a un objectif minimum de levée de fonds de 2.500$ et cette année, trois équipes ont récolté plus de 10.000$ chacune pour les programmes d'OC en Afrique, en Asie et dans les Amériques!
Le vélo immigrant
Une chronique de La Presse préparée par Rima Elkouri a attiré mon attention ce matin. Il s'agit d'une histoire d'immigration, comme je les aime, qui, comme je les aime, nous fait rêver. Elle commence comme bien d'autres, dans le fonds: "Originaire de Dakar, au Sénégal, Papa Amadou a déposé sa valise pour la première fois à Montréal en 2003. Diplômé en médecine, il rêvait de faire de la neurochirurgie. Comme bien d'autres avant lui, il raconte s'être heurté à un mur, incapable de faire reconnaître ses diplômes. Pour gagner sa vie, il a dû se résigner à exercer différents petits boulots. Plongeur, exterminateur, courrier à vélo..."
Puis il y a le constat, similaire au mien: "C'est en sillonnant Montréal à vélo pour y livrer du courrier, été comme hiver, qu'il s'est rendu compte d'une chose: il était bien souvent le seul Noir à bicyclette. Dans les quartiers à forte concentration immigrante, que ce soit Côte-des-Neiges ou Parc-Extension, rares étaient les immigrés comme lui qui circulaient à vélo."
Papa Amadou pense à une solution et crée Caravane (http://www.velocaravane.org/) un vélo-école ambulant pour adultes. "la meilleure façon d'apprendre, vous dira Papa Amadou, ce n'est pas de mettre des petites roues à l'arrière. Il faut d'abord apprendre l'équilibre. Le mieux, c'est d'apprendre sans pédales. Une fois l'équilibre maîtrisé, on n'y pense plus. C'est alors le moment d'apprendre à pédaler.
La philosophie derrière tout cela: "C'est un peu comme immigrer, finalement. Retrouver son équilibre. Pédaler. Et finir par aimer ça."
(Photo: Alain Roberge, La Presse)
Malaika
Un maire d'origine ghanéenne en... Slovénie

En novembre dernier, j'entamais le billet suivant. Le voici terminé: "Mon coeur oscille entre la joie qu'une personne élue sur la base de ses compétences fasse la une des journaux, et le sentiment de lassitude devant le fait qu'on en parle parce qu'elle est issue d'une minorité visible. Dans ce cas précis, il faut tenir compte des rapports étroits qu'entretenaient les pays africains et l'ex-Union Soviétique au temps où leurs régimes étaient majoritairement communistes.
Voici la nouvelle : Un docteur originaire du Ghana a été elu maire dans une ville de Slovénie dimanche (24 octobre 2010), devenant le premier maire noir dans un pays d'Europe de l'Est.
"Peter Bossman, 54, became mayor of the picturesque seaside city of Piran in the second round of local elections after beating the centre-right incumbent, according to preliminary results.
"My victory shows a high level of democracy in Slovenia," Bossman, who came to Slovenia from Ghana 33 years ago to study medicine, told Reuters. He is a member of the Social Democrats, the leading party in the centre-left government.
Bossman had aimed to return to Ghana after studies but changed his mind after marrying a fellow student of Croatian origin and getting his first job as a doctor for tourists visiting the Slovenian seaside.
"I fell in love with this country. Slovenia is my home. Even my first impression of the country was good, it was so clean and green," Bossman said."
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