Ils ne se sentent plus chez eux

source: leslaurierscosultance.over-blog.com
Ce week-end, j'ai rencontré des familles qui ont choisi d'immigrer au Manitoba. Certaines fuient leur passé tandis que d'autres rêvent d'un avenir radieux. Parfois, ces deux raisons s'entremêlent inextricablement dans leurs pensées. Il y a des jeunes aussi, qui arrivent seuls, de partout, pour étudier ici. Apprendre, grandir, s'outiller et repartir. Peut-être même, rester. Ils s'habillent mal et grelotent à moins 20 degrés Celsius mais lèvent la tête quand on leur parle et sourient souvent; ils sont heureux.

Ce week-end, j'ai croisé des jeunes d'un collège d'ici. Nés ici de parents d'ici, ils parlent fort et rient beaucoup. Ils discutent et se disent qu'ils ne se sentent plus chez eux dans ce collège où leurs oncles et leurs mères ont obtenu leurs diplômes universitaires. Trop d'étudiants étrangers.

Comme c'est un collège francophone dans une province anglophone, il y a trop d'étudiants d'Afrique de l'ouest en fait. Alors ils changent d'école, vont à l'université anglophone. Il y a là plus d'étudiants étrangers, mais d'autres continents. D'Afrique bien sûr, mais aussi de Chine, des Philippines, et d'autres pays d'Asie. Les étudiants européens, latino-américains et australiens sont moins "visibles" et toute cette population est plus diluée. Alors ils changent d'université au lieu de se changer.

L'impact de l'immigration est très profond sur ceux qui vont d'une rive à l'autre. Il est d'autant plus profond sur ceux qui se voient forcés de recevoir les immigrants, sans préparation. Ils ne se sentent plus chez eux.

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