Pauvres européens!

Source: www.anarkismo.net
Encore hier, j'ai été frappé par l'annonce de manifestations en France. Les syndicats s'indignent face aux mesures d'austérité décrétée par le président François Hollande. "pour l'emploi, contre l'austérité" disent les manifestants et pour Jean-luc Melanchon, député européen, la France se dirige vers une profonde tension sociale. Il y a aussi des manifestations en Grèce, contre le régime imposé par l'Allemagne, la plus forte économie européenne du moment, et la situation n'est guère enviable en Espagne et en Italie où le taux de chômage ne cesse de croître.

Ces mesures sont-elles la solution ou ont-elles des effets pervers dont il faut se méfier? Les peuples en souffrent. Comme le dit Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture au Mali dans Le viol de l'imaginaire, "l'ajustement structurel est au corps social ce que le virus du sida est au corps humain: il fragilise par des réformes économiques inopportunes, à tel poing que les défaillances qu'il aurait dû être en mesure de gérer prennent des dimensions dramatiques, d'autant plus que les solutions prônées sont externes."

Source: le Huffington Post
J'ai vérifié auprès d'une amie économiste, que comme je m'en doutais, ces mesures se rapprochent de celles imposées par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale aux pays d'Afrique durant les années 1990. De mémoire, ces mesures d'ajustement structurel comprenaient entre autre des dévaluations, des mesures contraignant la marge de manoeuvre des banques centrales et le commerce exterieur. Il y a eu des émeutes ailleurs, Maroc, Zimbabwé, Tunisie, Niger, mais je n'ai pas le souvenir de soulèvements populaires au Bénin par exemple. Je me souviens d'un sentiment général de déception et de résignation face aux licenciements et à la privatisation, au gel des salaires, à la baisse des budgets des services sociaux et face au coût de plus en plus élevé de la vie. Mon amie m'a rappelé qu'il y avait déjà (et qu'il y a toujours d'ailleurs) beaucoup de gens dans les rues. Ils étaient pauvres et ils mendiaient.

En Europe aujourd'hui, on dirait que c'est le réveil brutal des classes moyennes habituées à un certain confort qui les pousse à manifester. La chute du niveau de vie que provoque la crise est plus douloureuse que pour les classes moyennes de pays pauvres déjà habituées à vivre modestement. Cette politique d'austérité entraînera sans doute les douloureuses conséquences énumérées plus haut. 

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