Carnets de voyage: Highway No. 1


Mi –septembre 2009. Je roule à vive allure sur l’autoroute Numéro Un, qui relie les extrémités est et ouest du Canada. Pour la troisième fois cette année, je franchis par la route les six cents kilomètres et quelques qui séparent le périmètre de Winnipeg de celui de Regina et qui me rappellent à quel point j’aime ces prairies! Je ne cesse de tourner le regard du nord au sud, de gauche à droite : les champs sont immenses et il n’y a rien de tel que ces étendues vertes ou jaunes parsemées de bottes de foin qui n’attendent qu’à être engrangées pour l’hiver. C’est le temps des récoltes et bien que j’aie pris la route un dimanche, je peux enfin voir quelques fermiers s’activer sur leurs tracteurs. Au printemps, je les manqué de peu : il était encore trop tôt pour les semences quand je suis passé. Au milieu de l’été, les plantes en croissance nécessitaient moins de soin; il n’y avait donc personne à regarder travailler. Maintenant, j’ai vraiment l’impression de traverser le grenier du pays.

Ici, un troupeau de vaches broute tranquillement. Là, plusieurs kilomètres plus loin, je distingue près d’une grange les bras immenses du système d’irrigation utilisé: c’est un champ de patates que ces longues tiges mécanisées ont rafraîchi tout l'été et bientôt elles iront rejoindre tracteurs, fourches et bennes dans des granges emménagées à cet effet. Enfin, plus loin, les tournesols des champs voisins semblent être trop lourds pour lever la tête vers le soleil : il est temps de les récolter.

Les Prairies, c’est le bonheur de pouvoir admirer un coucher de soleil jusqu'au bout de l'horizon et ces champs sont devenus le nouvel océan au bord duquel j’aime à le faire. Elles me ramènent a mes lectures d’enfant peuplées de western, de cow-boys et d’indiens. Tantôt j'accélère parce que je veux arriver avant la nuit mais je ralentis bien vite en faisant un clin d’œil à l’astre solaire qui semble me sourire : c’est bientôt la fin de l’été, les moissons sont à moitié terminées, d’ici quelques semaines nous replongerons dans un cycle de trois saisons plus ou moins grises et nos Prairies s’endormiront; les champs se reposeront et la terre se régénéra pour nous donner un nouvel été vert, jaune et ocre de plantations de canola, de tournesols, de blé et d’émotions.

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2 commentaires:

Ndack a dit…

Très beau, très poétique :o)

Rey Feliz a dit…

Merci Ndack. J'espère ces mots rafraîchissants et j'essaie d'observer mon aventure d'un regard neuf et libre de préjugés. On verra bien ce que cela donne.